Maroc : Des réalisateurs de cinéma innovent dans les récits confinés
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by La rédaction«Living In Times Of Corona» est une série de vidéos conçues par cinq réalisateurs marocains, en temps de confinement sanitaire dans le pays, sous la supervision du studio créatif et incubateur de talents Jawjab. En partenariat avec l’International Media Support (IMS), cette filiale d’Ali n’ Production dirigée par Nabil Ayouch a en effet fait appel à ces cinéastes pour présenter, sous forme de courts-métrages de 5 minutes, leur vision de la vie au temps du coronavirus.
Réalisées en une semaine, ces vidéos sont signées Hicham Lasri, Raja Saddiki, Hassan Ouazzani, Mohamed Achaour et Mohamed Mouftakir, indique un communiqué. Ces réalisations sont désormais consultables sur la page Facebook du studio créatif Jawjab, dans l’idée de «s’extraire un instant du climat anxiogène de la pandémie et de s’évader dans l’univers particulier de chacun des réalisateurs».
Dans ces séquences, les cinéastes ont eu carte blanche pour «témoigner tour à tour du changement brutal que le confinement a opéré dans leur vie ou dans celle de leurs proches». «Nous voulions documenter cette période du point de vue des artistes, à travers les images qu’ils produisent, les histoires qu’ils souhaitent raconter», déclare Younes Lazrak, directeur général adjoint chez Jawjab.
Ainsi, Hicham Lasri propose une immersion dans la solitude et angoisse, à travers un dialogue sans répondant. «Ça part d’un manque affectif, de cette nostalgie de mes enfants, pour en faire une sorte de récit anxiogène (poussant les codes du cinéma) pour donner ce récit à la fois simple, construit, et efficace», analyse le réalisateur.
Raja Saddiki propose quant à elle une vision nostalgique du monde d’avant, avec la collaboration de la dessinatrice Majda Jarbili. Le photographe et réalisateur Hassan Ouazzani a lui choisi les mains de sa grand-mère pour parler de l’éloignement familial vécu par beaucoup en cette période de confinement. Pour Mohamed Achaour, les effets du confinement sont vus à travers les yeux de son jeune fils, à travers les barreaux du balcon. «La question cruciale du film, c’est le changement brutal d’un mode de vie. Comment nos plus jeunes enfants vivent-ils le confinement et en sont-ils conscients ?», s’interroge le réalisateur.
Mohamed Mouftakir a choisi également de filmer son fils pour faire écho à une forme d’introspection. «Un confinement externe mène à un déconfinement interne», estime-t-il. C’est d’ailleurs tout l’objectif de cette série de capsules, qui montre toutes les possibilités de continuer à créer en toutes circonstances.