L'annexion des colonies de Cisjordanie reste une priorité pour Netanyahu
JERUSALEM (Reuters) - Israël ne ratera pas une "opportunité historique" d'étendre sa souveraineté sur des territoires en Cisjordanie, a déclaré lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu en précisant que ce projet figurait parmi les objectifs prioritaires de son nouveau gouvernement.
"Nous avons une opportunité historique, qui ne s'est pas présentée depuis 1948 (année de création de l'Etat d'Israël-NDLR), d'appliquer notre souveraineté judicieusement dans une étape diplomatique (...) en Judée et Samarie" - les noms bibliques qu'utilisent les autorités israéliennes pour décrire la Cisjordanie occupée - a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une réunion avec des parlementaires de son parti, le Likoud (droite).
"C'est une grande opportunité et nous ne la laisserons pas passer", a-t-il assuré en estimant qu'il s'agissait "peut-être du sujet le plus important à de nombreux égards" pour le gouvernement d'union qu'il a formé avec le centriste Benny Gantz il y a une semaine.
Benjamin Netanyahu, qui s'exprimait au lendemain de l'ouverture de son procès pour corruption, des accusations qu'il dément, a promis de placer les colonies de Cisjordanie ainsi que la vallée du Jourdain sous souveraineté israélienne et souhaite entamer le 1er juillet les discussions à ce sujet avec les membres du gouvernement.
L'Autorité palestinienne considère une telle initiative comme une annexion de facto de pans de la Cisjordanie occupée qui amputerait le territoire d'un futur Etat palestinien. Pour protester contre ce projet israélien, elle a suspendu la semaine dernière sa coopération sécuritaire avec Israël et son allié américain.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a estimé qu'il s'agissait d'un sujet complexe nécessitant une coordination avec Washington et le partenaire de coalition de Benjamin Netanyahu, le centriste Benny Gantz, s'est montré ambigu au sujet de cette annexion de facto, qui inquiète l'Union européenne.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré la semaine dernière que la France travaillait avec d'autres pays européens pour définir une position voire une riposte communes en cas d'annexion par Israël des colonies de Cisjordanie.
(Jeffrey Heller et Mark Heinrich, version française Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame)