https://d1ck6dlp32n1hb.cloudfront.net/media/image/97/normal_16_9/bns.jpg
La BNS, selon Rémy Cosandey, pourrait mettre la main à la poche.Keystone

Point de vue de Rémy Cosandey: «Créer un fonds de solidarité»

«Aussi bien la Confédération que les cantons ont récemment baissé la fiscalité de manière importante. Avec une partie de l’argent ainsi économisé, on pourrait créer un fonds de solidarité géré paritairement», estime Rémy Cosandey, ancien conseiller communal au Locle. Comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer sur des sujets d’actualité.

https://nfarcote2019.allinone.io/media/image/73/base/remycosandey-detour-1.jpg?1590414266

Les effets de la crise du Coronavirus seront lourds pour l’économie suisse. Qu’il s’agisse de commerces, de cafés-restaurants, d’ateliers ou de grosses entreprises, les pertes financières se chiffreront certainement en milliards de francs.

La Confédération a déjà annoncé qu’elle allait simplifier le système du chômage partiel et débloquer dix milliards de francs pour éviter des licenciements massifs et des faillites rendues inévitables par le manque de liquidités. La décision est parfaitement justifiée mais on ne peut pas s’empêcher de penser que les autorités fédérales ignorent le proverbe qui dit: «Gouverner c’est prévoir».

On pourrait aussi demander un effort aux contribuables qui possèdent une grosse fortune.

Aussi bien la Confédération que les cantons ont récemment baissé la fiscalité de manière importante. Avec une partie de l’argent ainsi économisé, on pourrait créer un fonds de solidarité géré paritairement par la Confédération (ou les cantons), les milieux patronaux (restaurateurs, associations professionnelles) et les syndicats. La Banque nationale suisse pourrait y contribuer en versant quelques-uns des 48 milliards de bénéfice qu’elle a faits en 2019.

On pourrait aussi demander un effort aux contribuables qui possèdent une grosse fortune. Et ne faisons pas peur aux gens en invoquant l’exode fiscal, car tous les millionnaires du pays devraient passer à la caisse, quel que soit le lieu de leur domicile. Le Conseil fédéral a aujourd’hui tous les pouvoirs. Saura-t-il les utiliser pour promouvoir une véritable solidarité? Où va-t-il une nouvelle fois invoquer le fédéralisme pour ne rien faire?

Les indépendants et les entreprises demandent l’aide de l’Etat, comme l’ont fait avant eux Swissair et l’UBS. Mais pourquoi faut-il toujours faire appel à la collectivité alors que, quand la conjoncture est bonne, on verse des dividendes somptuaires aux actionnaires et on prive l’Etat des ressources dont il a besoin pour accomplir ses tâches?