Bois: le Cifor compte lancer vers fin 2023 un projet de formalisation du sciage artisanal au Cameroun et en RDC
Le projet vise à amener les exploitants artisanaux dans la légalité en sollicitant les permis mis en place par les administrations publiques pour l’activité. Objectif: permettre aux pouvoirs publics de récolter les revenus réels de ce secteur qui pèse presqu’autant que “le secteur industriel de l’exploitation forestière”
Le Centre de recherche forestière internationale (Cifor), compte lancer, vers fin 2023, le projet “Promouvoir et formaliser l’exploitation artisanale du bois d’œuvre en Afrique centrale” (PROFEAAC), selon une information disponible sur le site de l’organisation.
Financé principalement par le Fonds français pour l’environnement mondial, le projet se déroulera au Cameroun (deux sites pilotes dans l’Est et le Centre) et en République démocratique du Congo (province de la Tshopo et les marchés qu’elle approvisionne).
Dans les deux pays, le volume du sciage artisanal est respectivement estimé à près de 2,1 millions et 3,4 millions de mètres cubes (équivalent bois rond) par an.
Selon le constat du Cifor, la demande interne des sciages est alimentée dans de nombreux pays d’Afrique centrale par des exploitants artisanaux, qui opèrent souvent en dehors des cadres légaux.
Au Cameroun par exemple, selon une étude du Cifor réalisée en 2011, “avec environ 2,1 millions de mètres cubes produits, 45 000 emplois directs et plus de 20 milliards de francs CFA qui rentrent dans les économies rurales, ce secteur est devenu aussi important que le secteur industriel de l’exploitation forestière.”
Le caractère informel de l’activité fait cependant qu’elle contribue cependant très peu aux recettes publiques. Elle entraîne aussi la déforestation et la dégradation des forêts à un rythme non contrôlé.
Le PROFEAAC vise, entre autres à renforcer les capacités des exploitants artisanaux pour conduire une activité légale en obtenant un permis ou titre; développer leurs compétences commerciales et financières pour améliorer leurs conditions de vie; mettre en oeuvre une approche consommateurs, en faisant la promotion des demandes de sciages légaux sur les marchés privés et publics. Le Cifor espère accroître ici le nombre de consommateurs particuliers et des secteurs public et privé sensibles à l’origine des sciages sur les marchés domestiques.
La mise en oeuvre du projet de rationalisation de l’exploitation artisanale du bois passera aussi par l’implication des élus et des administrations locales.
« À la fin de ce projet, nous voulons avoir augmenté la part de bois légal vendu dans les marchés urbains […] Nous irons non seulement sensibiliser les sources d’approvisionnement, mais aussi les différentes catégories d’acheteurs dans les grandes villes », a commenté Guillaume Lescuyer, scientifique au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et chercheur associé au Cifor.