Chloroquine : Didier Raoult dénonce une "étude foireuse"
Après la publication d’une étude soulignant l’inefficacité et même la dangerosité de l’hydroxychloroquine face au Covid-19, le professeur Didier Raoult a réagi.
C’était une réaction particulièrement attendue et le professeur Didier Raoult a répondu présent. Il y a quelques jours, une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet a remis en cause l’usage de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine pour lutter face au coronavirus. Pire encore, selon les scientifiques, leur usage présenterait un risque accru de décès mais aussi d’arythmie cardiaque. Le scientifique marseillais, fervent défenseur de ce traitement depuis le début de l’épidémie a réagi dans une vidéo publiée lundi 25 mai sur le compte YouTube de l’IHU Méditerranée-Infection. L’occasion pour lui de dénoncer une "étude foireuse".
Didier Raoult contre "la big data"
Dans une vidéo de près de dix minutes, Didier Raoult défend son bilan face aux critiques de l’étude. "Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue, mais ici, elle sauve beaucoup de gens". Pour appuyer son travail, Didier Raoult a présenté plusieurs études au cours des dernières semaines. Mais, ses détracteurs lui ont régulièrement reproché l’absence de groupe témoin dans ses études. A son tour, l’infectiologue remet en cause la qualité de l’étude analysée dans The Lancet, qui compile des données de 96.000 patients, dans plus de 600 hôpitaux à travers le monde. "Ici, il nous sont passé 4.000 malades dans les mains, ne croyez pas que je vais changer parce que des gens font du “big data”, une espèce de fantaisie complètement délirante, qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité et qui mélange tout", souligne Didier Raoult. "Comment voulez-vous qu’une étude foireuse faite avec le big data change ce que nous nous avons vu", interroge le médecin.
Sûr de son traitement, il ne compte pas "changer d’avis parce qu’il y a une publication qui raconte autre chose, quel que soit le journal dans lequel elle passe." En creux, il n’hésite pas non plus à évoquer une possible "dérive des journaux de recherche médicale". Il y a quelques jours, une étude américaine, réalisée dans des hôpitaux new-yorkais, remettait déjà en cause l’efficacité de l’hydroxychloroquine. De son côté, Olivier Véran, le ministre de la Santé a annoncé avoir saisi le Haut Conseil de la santé publique au sujet du traitement. Ce lundi 25 mai, l'Organisation mondiale de la santé a aussi annoncé la suspension des essais cliniques qu'elle mène dans plusieurs pays avec l'hydroxychloroquine par sécurité.