https://d1ck6dlp32n1hb.cloudfront.net/media/image/95/normal_16_9/chroniqueinstitutrice1500x843px.jpg

«On aimerait que les enfants ne se distancient pas»: la chronique d’une enseignante neuchâteloise

Enseignante dans une classe de Harmos 3 à Neuchâtel, Myriam Facchinetti évoque les dernières traces de l’école à distance.

https://nfarcote2019.allinone.io/media/image/97/base/Myriam%20Facchinetti%20-%20bis.jpeg?1590400428

Demi-journées bien remplies

Ces six demi-journées avant le long congé de l’Ascension ont été bien remplies: il a fallu mettre en place le système de distanciation physique dans une salle de petite surface, enseigner les gestes barrières à appliquer consciencieusement, apprendre aux élèves à s’autonomiser dans des corrections et dans la gestion de leur propre matériel. Ce ne fut pas évident, mais pouvoir le faire en groupes restreints a grandement facilité ma tâche.

Pas évident non plus d’apprendre aux élèves à se comporter de manière diamétralement opposée à ce que je leur ai enseigné en début d’année. Quand on inculque la notion de BIEN VIVRE ENSEMBLE, on aimerait que les enfants ne se distancient pas, qu’ils partagent leur goûter, qu’ils collaborent étroitement dans leurs jeux. Ce satané virus a eu l’audace de balayer toutes ces notions d’un revers de coude ou l’espace d’une quinte de toux.

Plusieurs ont décroché

Ces deux dernières semaines ont également fait l’objet d’une observation accrue de la matière qui a été retenue ou pas durant l’école à distance. Même si le travail donné durant les mois de mars, avril et mai était principalement axé sur des révisions et sur l’assise des compétences de mes élèves, force est de constater que plusieurs d’entre eux ont malheureusement décroché.

En classe, on peut remédier à un décrochage rapidement, en différenciant la matière enseignée. Cela n’a pas été possible durant le confinement. Malgré l’aide de leurs parents, des élèves sont aujourd’hui démunis par ce retour en classe, maussades, fatigués. Ils ne sont plus dans le rythme.

Dès cette semaine, et avec un retour à la normale, il faudra leur redonner le goût d’apprendre. A moi de les prendre par la main, de les motiver, de donner du sens à leur scolarité. A nous de poursuivre notre chemin (presque) comme si de rien n’était.