Barbara, la Binchoise qui cartonne sur Facebook (photos)

Au début du confinement, Barbara Duriau, originaire de Binche, a lancé le groupe « View from my window » sur Facebook, incitant les gens à poster une vue de leur fenêtre en plein lockdown. Bilan ? Plus de 2,4 millions d’inscriptions sur son groupe dont 1,3 million venant des Etats-Unis.

Si vous êtes sur les réseaux sociaux, peut-être avez-vous vu passer des publications du groupe « View from my window » qui incitait les gens confinés, aux 4 coins du monde, à poster une vue de ce qu’ils voyaient de leur fenêtre. Très vite, le succès a été au rendez-vous puisque le groupe compte actuellement plus de 2,4 millions d’abonnés. A l’origine du projet, il y a la Binchoise Barbara Duriau, graphiste de formation, aujourd’hui installée à Amsterdam depuis 1 ans et demi. « J’ai grandi à Epinois, à la campagne, et je suis allée au Collège à Binche. J’ai fait mes études à Bruxelles. Je suis aussi retournée vivre à Binche, en ville, un moment », explique-t-elle.

Le 22 mars dernier, en plein confinement à Amsterdam, elle a lancé le groupe public « View from my window » sur Facebook, incitant les internautes à poster des vues de leur confinement. « J’avais du temps, j’aime voyager et je voulais connecter les gens en proposant quelque chose de créatif, divertissant et utile. Je n’avais aucune idée de l’ampleur que ça allait prendre », confie Barbara. « Je me suis aussi dit, à l’époque, que si le groupe fonctionnait, ça pourrait déboucher, pourquoi pas, sur une exposition ou un livre qui seraient autant de témoignages des moments difficiles que nous avons vécus », explique-t-elle.

Très vite, le succès a été au rendez-vous, avec des internautes qui ont joué le jeu et posté la vue que leur offrait leur fenêtre, de Sidney à New York, en passant par Sao Paulo, Oslo ou encore Londres et Paris. « Je n’étais évidemment pas préparée à ça. « View from my window », c’est devenu mon job à temps plein. Chaque photo est approuvée manuellement, c’est de la folie », ajoute Barbara qui a dû s’entourer d’une vingtaine d’amis et de bénévoles pour l’aider à trier et publier sur le groupe.

Internautes agressifs

Sans compter qu’il a fallu gérer les internautes agressifs. « Il y avait vraiment de tout comme photo, c’était le but au départ. Toutes les vues étaient différentes et l’idée n’était vraiment pas de publier tous les jours des photos de belles maisons avec piscine. Je me souviens de 2 photos qui ont été très critiquées, hélas. Une venait de Chine et était remplie d’immeubles. Les internautes disaient « Comment pouvez-vous vivre là ? C’est horrible » ou de celle d’un lotissement aux Etats-Unis, avec un petit côté logement social et militaire, sans nature, sans rien. Pour moi, c’était ça qui était intéressant : qu’on voit aussi des petits villages au milieu de nulle part et pas que des vues paradisiaques ».

Fin avril, quand le monde a commencé à sortir de son confinement, Barbara a décidé d’arrêter de prendre de nouveaux membres sur le groupe. « On déconfine et on n’est plus à notre fenêtre donc ça n’avait pas de sens de continuer. On est 2,4 millions sur le groupe dont 1,3 millions venant des Etats-Unis, plus de 89.000 de Belgique et 66.000 du Brésil. On aurait pu monter à 5 ou 6 millions mais ce n’était vraiment pas le but. Aujourd’hui, on continue à poster des photos. Pour le moment, on doit encore trier et poster les photos arrivées entre le 11 et le 28 avril. Rien que pour les photos du 11, on a pris 4 jours. Il reste donc des milliers de posts à publier dans les prochains jours ».

Et après ? Barbara a récemment lancé une campagne de crowdfunding pour lever des fonds en vue de créer une exposition nomade et un livre qui seraient, tous les 2, des témoignages du groupe et des moments difficiles vécus durant le Covid-19. Pour cela, elle aurait besoin de 70.000 euros. Un peu plus de 61.000 ont déjà été récoltés et il reste 18 jours. « Si le projet reçoit plus d’argent que prévu, il servira à le faire en mieux. J’aimerais montrer l’exposition dans des villes comme Bruxelles, Sidney, Los Angeles, Sao Paulo ou encore au Texas ainsi que dans des villes plus petites », ajoute Barbara qui envisage aussi la création d’un site web pour continuer à faire vivre cette belle communauté de voyageurs.

Une chose est sûre : « View from my window » a changé la vie de Barbara, qui venait de s’installer comme indépendante quelques jours avant le début du confinement, et a permis à des millions de personnes de voyager virtuellement durant cette période bien difficile. C’est, en tout cas, une des belles histoires du Covid…

A noter : vous pouvez soutenir le projet de Barbara sur le site : https://www.kickstarter.com/projects/barbaraduriau/view-from-my-window-life-after-facebook