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Les nuisances peuvent être générées tant par le matériel roulant que par le rail lui-même
© Éric Lalmand - Belga

Nuisances sonores du trafic ferroviaire : les Wallon peuvent donner leur avis jusqu'au 8 juillet

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Cette enquête est une des étapes d'un plan d'action wallon, qui s'inscrit dans le cadre d'une directive européenne relative à la gestion du bruit dans l'environnement. Les Wallons ont déjà pu s'exprimer à propos des nuisances sonores générées par le réseau routier. Aujourd'hui, ils peuvent donner leur ressenti à propos du bruit émis par le trafic ferroviaire.  À la manœuvre de ce plan d'action, il y a toujours le SPW Mobilité et Infrastructures, en collaboration cette fois avec la SNCB et Infrabel, gestionnaire du réseau. Les personnes qui peuvent répondre à l'enquête sont les habitants des 101 communes wallonnes traversées par plus de 30.000 trains par an. 

Évaluer le ressenti des riverains

Il ne s'agit pas pour cette enquête d'identifier les zones où les émissions de bruit sont les plus importantes.Des relevés ont déjà réalisés par le SPW à l'aide de sonomètres et les résultats ont été placés sur une carte. Il s'agit plutôt, dans le cas présent, d'évaluer si le ressenti des riverains des lignes concernées correspond bien à ces relevés. "Le questionnaire se divise en trois volets, précise Sébastien Marcocci, responsable de la cellule "Bruits" au SPW Mobilité et Infrastructures. Le premier concerne la situation propre de l'habitation : la personne a-t-elle acheté ou loué ce bien en connaissance de cause? Le deuxième concerne le bruit : quel est le ressenti? La personne a-t-elle l'impression que le bruit augmente d'année en année ou pas? Le troisième volet concerne plus son avis sur le plan d'action en tant que tel". Les résultats de cette enquête permettra de valider les actions déjà envisagées ou d'en envisager d'autres.

Des actions au niveau du matériel roulant et des voies

Mais comment peut-on agir sur le bruit du trafic ferroviaire? "On peut déjà le faire au niveau du matériel roulant : si vous avez un matériel plus neuf, plus léger, vous aurez déjà moins de nuisances pour les riverains", note Sébastien Marcocci. Remplacer ce matériel serait du ressort de la SNCB. Infrabel peut également intervenir à son niveau, en agissant au niveau des rails notamment. "Le rail est en apparence très lisse, mais sur un plan microscopique, il devient plus rugueux avec le passage des trains. Donc nous meulons régulièrement ces rails, ce qui permet de réduire le bruit à la source", indique Frédéric Sacré, porte-parole d'Infabel. Pour ce faire un train équipé de patins spéciaux, circule régulièrement sur les voies, en dehors des heures de trafic, pour les lisser. Une autre solution mise au point par l'opérateur est l'installation de coussinets de caoutchouc, les railpads, entre le rail et la traverse, pour amortir le bruit. "Nous les remplaçons au gré du renouvellement des rails, toujours de manière préventive, sinon cela demanderait trop de main d'œuvre et serait trop coûteux pour le contribuable. Mais, si trop de nuisances sont constatées en un endroit, nous pourrions envisager une nouvelle campagne de meulage ou anticiper le placement de ces coussins", poursuit le porte-parole d'Infrabel.

Limiter les coûts

Quant aux murs anti-bruits, auxquels on pourrait penser d'emblée, ils restent extrêmement coûteux et ne sont efficaces que pour soulager les voisins directs de la voie ferrée. "À plusieurs centaines de mètres, les ondes sonores se répercutent tout de même. Elles ne sont pas arrêtées à la source. C'est pourquoi nous privilégions le meulage ou le placement de coussinets", insiste Frédéric Sacré. Infrabel n'a pas prévu de budget spécifique pour répondre aux éventuels besoins soulevés par cette enquête, mais annonce qu'en cas de besoins spécifique, elle pourra réagir rapidement et à moindre coût. L'enquête est disponible sur internet ou auprès des communes concernées, il est possible d'y répondre en ligne ou par courrier jusqu'au 8 juillet prochain.