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Les personnels de réanimation de Moulins demandent la même prime que dans les départements les plus touchés par le Covid-19. Photo d'illustration Jeremie Fulleringer © Jérémie FULLERINGER

Les personnels de réanimation de l'hôpital de Moulins en grève pour exiger la prime exceptionnelle de 1.500 euros

Le Covid, ils l'ont vécu comme les autres hôpitaux. Suite à un appel national, 50% des personnels de réanimation du Centre hospitalier de Moulins ont débuté ce lundi 25 mai une grève reconductible. Soutenus par les syndicats, et des élus, ils demandent la même prime que dans les départements les plus touchés par le Covid, soit 1.500 €. 

Les personnels du service réanimation du centre hospitalier de Moulins ont débuté ce lundi 25 mai une grève reconductible.

Une grève avant tout symbolique. Les personnels étant assignés, ils ne peuvent pas entreprendre d’action visible. Mais ils témoignent d'un profond mécontentement.

Ces personnels réclament la prime exceptionnelle de 1.500 €, que seuls toucheront les quarante départements les plus touchés par le coronavirus, ce qui n’est pas le cas de l’Allier.

En Auvergne, seul le CHU de Clermont-Ferrand fait partie de cette liste : dans l’Allier, aucun soignant n’aura plus de 500 euros, même dans les services de réanimation et d’urgences.

« En réa, ils sont 50 % de grévistes aujourd'hui, et ils seront 100 % de l’effectif ce mardi », précise Véronique Garandel, secrétaire générale du syndicat FO du CH Moulins-Yzeure. « Nous demandons une juste reconnaissance de l’investissement des agents, notre hôpital a accueilli des malades d’autres régions. Nous demandons aussi davantage de moyens, l’arrêt des suppressions de postes… ».

Jusqu'à 8 patients accueillis simultanément en réanimation

De son côté, Laurence Garo, la directrice de l’hôpital, indique avoir écrit à l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes pour faire remonter auprès du ministère son incompréhension, alors que son établissement a accueilli « jusqu’à 8 patients simultanément en réanimation, le maximum possible » et « fait preuve de solidarité envers les autres régions, en accueillant notamment des malades de région parisienne ». Pour l'instant, pas de retour de l'Etat.

« Insuffisant face au sacrifice des soignants »

Les trois présidents des conseils de surveillance des hôpitaux de l’Allier, Pierre-André Périssol, Frédéric Aguilera et Frédéric Laporte, ont eux aussi exprimé par écrit, dans un courrier daté du 18 mai, leur incompréhension  et demandé au ministre de la Santé, Olivier Véran, que la prime exceptionnelle soit revue à la hausse.

Ils estiment que la décision prise de moduler la prime en fonction des territoires est « particulièrement injuste et démobilisatrice pour les personnels hospitaliers » : « Cette prime de 500 € est insuffisante face au sacrifice des soignants. L’hôpital a dû s’adapter dans l’urgence avec des moyens souvent limités. Des cellules de crise, de suivi, ont été mises en place, des procédures exceptionnelles ont été mises en oeuvre. L’ensemble du personnel a fait preuve de beaucoup de courage et d’abnégation face à cette crise. Certains seraient-ils moins méritants que d’autres en touchant une prime trois fois moins importante ? »

Ariane Bouhours

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