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Bruno Le Maire
© Sipa Press

La taxe Gafa a rapporté 350 millions d'euros

Bruno Le Maire a fait le point lundi 25 mai sur la taxe sur les géants du numérique. Elle a rapporté quelque 350 millions d’euros, moins qu’escompté, mais «pas négligeable», selon le ministre qui préfère cette taxe à l’ISF

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Pour sa première année d’existence, la taxe communément appelée Gafa a rapporté à l’Etat français quelque 350 millions d’euros, a annoncé Bruno Le Maire lundi matin sur l’antenne de RMC/BFMTV. Pour le ministre de l’Economie, c’est « une somme non négligeable », même si c’est moins que les 400 à 500 millions d’euros annoncés lors de son adoption en juillet 2019.

« Mettre en place une taxe nous l’avons fait et quoi qu’il en soit, ils [les Gafa] paieront une taxe en 2020 », a souligné Bruno Le Maire. Il a assuré qu’il préférait pour l’avenir ce type de fiscalité plutôt que le retour de l’impôt sur la fortune (ISF) afin de ponctionner les géants du numérique qui, selon lui, « sortent très enrichis de la crise du coronavirus ».

« La capitalisation cumulée de Google, Amazon, Facebook et Apple pèse quatre fois plus que celle des plus grandes entreprises françaises du CAC 40 », a relevé le ministre sur BFMTV/RMC.

Il s’agit aussi d’éviter, en créant une taxe minimale, que ces entreprises ne fassent « de l’optimisation fiscale en se mettant dans un pays où l’impôt est à 1 ou 2% ». Bruno Le Maire est convaincu que cette méthode rapportera « beaucoup de milliards d’euros » à la France et à l’Union européenne. « C’est un combat que nous continuerons à livrer et j’ai bon espoir que cette taxation minimale se mettra en place », a-t-il conclu.

En 2017, la France a défendu à Bruxelles l’instauration d’une taxe sur le chiffre d’affaires des géants du numérique pour compenser leur faible imposition, due au caractère immatériel de leur activité. Au bout de 18 mois, Paris a échoué à obtenir un accord des 27 pays membres de l’UE, se heurtant au refus de quatre Etats européens, rappelle Les Echos.

Le gouvernement a finalement instauré cette taxe de manière unilatérale, comme l’ont fait d’autres Etats comme le Royaume-Uni, l’Italie ou l’Espagne. En conséquence, les Etats-Unis ont menacé la France de représailles commerciales. Un terrain d’entente a finalement été trouvé en janvier. Paris a suspendu temporairement sa taxe, le temps qu’un accord global sur la fiscalité du numérique soit trouvé à l’OCDE d’ici la fin 2020.