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Agnes Buzyn candidate LREM à la mairie de Paris, a la rencontre des commerçants et habitants du 16e arrondissement, le 13 mars 2020. — Tristan Reynaud/SIPA

A Paris, où a-t-on laissé la campagne des municipales ?

Paris se déconfine progressivement et la campagne des municipales reprend avec la date du second tour en ligne de mire : Le 28 juin prochain

Il y a près de 71 jours, le dimanche 15 mars au soir, les résultats du premier tour des élections municipales dans la capitale tombent. La maire sortante Anne Hidalgo (PS), candidate à sa propre succession arrive en tête avec 29,3% des voix, suivie de la candidate LR, Rachida Dati (22,7 %) et de la candidate LREM Agnès Buzyn (17,3 %). Toute la journée, les Parisiens ont voté en respectant des consignes de sécurité face à l’épidémie de coronavirus mais à l’arrivée le scrutin reste marqué par un taux d’abstention record (57 %). Les esprits sont définitivement ailleurs.

Tard dans la soirée, les courtes prises de paroles des candidats s’enchaînent, sans public et en présence très limitée de journalistes. Le lendemain, la France bascule. A 20 heures, Emmanuel Macron annonce le report du second tour des élections. « Nous sommes en guerre », annonce-t-il. Et d’ajouter : « Dès demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits ». Clap de fin pour la séquence politique qui connaîtra finalement son dénouement le 28 juin prochain. A un mois du second tour, donc, où reprend cette campagne des municipales, toujours plus unique en son genre ? « Même les meilleures fictions, type Baron Noir, n’ont pas imaginé un tel scénario », lâchait Anne Hidalgo à 20 Minutes, à quatre jours du premier tour.

Le duel Hidalgo-Dati

Le duel entre les deux prétendantes ne s’est jamais vraiment arrêté. Durant le confinement, la candidate LR n’a pas hésité a taclé la maire sortante sur sa gestion de la crise. Une crise sanitaire qui devient désormais le thème central de cette dernière ligne droite dans la course à l’Hôtel de ville. Une aubaine pour Rachida Dati ? Au soir du premier tour, force est de constater que malgré des sondages favorables, l’ancienne garde des Sceaux ne réalise pas la percée attendue. Surtout, elle ne semble pas disposer pas d’une réserve de voix suffisante pour l’emporter à moins de rallier des macronistes déçus et de jouer la carte de la crise à fond. « J’appelle tous ceux qui veulent le changement à me rejoindre en n’écoutant qu’eux-mêmes et en gardant en tête qu’ils sont les seuls propriétaires de leur vote » , a-t-elle martelé dans la soirée en appelant au « rassemblement ». Première prise de guerre, Philippe Goujon (15e arrondissement), qui était parti au premier tour en cavalier seul tout en qualifiant Rachida Dati de « mitraillette à mensonges » fera finalement une liste commune avec la candidate LR, Agnès Evren, afin de sauver ce bastion de la droite.

La question Agnès Buzyn

Elle a disparu des radars. Après sa débâcle et ses sorties controversées au début du confinement où elle a déclaré dans un entretien au Monde « on aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade », la candidate LREM, Agnès Buzyn, est murée dans le silence. Ira-t-elle jusqu’au bout ? Sera-t-elle la candidate du parti de la majorité présidentielle pour le second tour ? « Elle aura l’occasion de s’exprimer, elle dira exactement sa vérité », a commenté ce lundi sur Europe 1 Stanislas Guerini, délégué général de La République en marche. Et de préciser : « Elle se défendra, aussi. Elle répondra aux attaques extrêmement injustes dont elle a fait l’objet ». « Il faut qu’on soutienne notre candidate, c’est une grande femme qui a quitté son ministère (…) Elle a eu le courage de remplacer Benjamin Griveaux dans des circonstances difficiles (…) Moi, je souhaite qu’elle gagne et je vais la soutenir », a de son côté commenté Gérald Darmanin dimanche dans l’émission le grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Quelles alliances ?

Si la maire sortante est en tête des résultats, elle le sait – comme tous les autres candidats – Paris ne peut se gagner seule. Elle a ainsi appelé « les écologistes, les progressistes, les humanistes » à la rejoindre. Une main plus que tendue à David Belliard mais aussi à Cédric Villani. Une sorte de grande coalition pour le climat – voulue initialement par les Verts – dont Anne Hidalgo prendrait la tête et qui pourrait lui permettre la victoire finale. Les Verts et leur chef de file David Belliard qui a obtenu près de 11 % des voix, n’ont encore rien indiqué. Cédric Villani (7 %) ne ferme la porte à personne. Le PRG-Le Centre gauche a récemment appelé le mathématicien à « concrétiser la coalition climat » et rejoindre Anne Hidalgo. Enfin, entre LREM et LR, des tractations et alliances par arrondissement pourraient s’enclencher dans les prochaines semaines.

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