Emmanuel Macron annonce mardi son plan pour le secteur automobile, au bord du gouffre
by Michaël BlochEmmanuel Macron présente mardi le plan de soutien à la filière automobile française. Renault doit également annoncer cette semaine son plan d'économies.
L'Etat au chevet d'un secteur immobilier à l'agonie. Renault et PSA se retrouvent notamment dans une mauvaise passe après plusieurs mois difficiles. Leurs usines et leur réseau commercial ont été paralysés par la crise du coronavirus et les confinements décidés dans le monde. En Europe, le marché automobile a été divisé par quatre en avril après une chute de moitié en mars, comparé à l'an dernier. Emmanuel Macron doit donc annoncer mardi le plan de soutien de la filière.
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Selon le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, il reposera sur trois orientations :
- Une relance de la demande. Des mesures d'incitation à l'achat d’un véhicule propre sont attendues.
- Une prise d'engagements de la part des constructeurs sur la fabrication en France des véhicules électriques et hybrides.
- Un soutien aux PME.
Une semaine décisive pour Renault
Cette semaine sera également décisive pour Renault, qui était déjà mal en point avant la crise sanitaire. Le constructeur doit présenter les contours d'un plan d'économies de deux milliards d'euros. Selon Les Echos, le groupe devrait annoncer la fermeture de trois petites usines françaises (Fonderie de Bretagne, Dieppe et Choisy-le-Roi), et la fin de la production automobile d'ici quelques années dans celle de Flins (2.600 salariés) pour consacrer le site à une autre activité.
L'usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) emploie 263 personnes dans la réparation de moteurs et boîtes de vitesse, utilisés comme pièces de réemploi. Celle de Dieppe (Seine-Maritime) compte 386 salariés et assemble le modèle sportif Alpine A110, un coupé sportif aux ambitions haut de gamme très peu vendu. La cadence de production avait été réduite à 7 véhicules par jour en début d'année. Enfin, la fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), produit des pièces en fonte pour moteurs, châssis et boîtes de vitesse, avec 385 salariés.
Lundi matin, Bruno Le Maire a indiqué que l'Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15% du capital, n'exigerait pas du constructeur qu'il ne ferme aucun site en France ou qu'il ne supprime aucun emploi, car c'est une politique des "grandes proclamations", qui "a échoué" dans le passé. L'exécutif avait pourtant réclamé la semaine dernière des garanties sur le maintien de l'activité de Renault en France, rappelant qu'il n'avait pas encore signé le prêt de 5 milliards accordé officiellement à Renault. "Nous serons extrêmement attachés, voire intransigeants, à la préservation des sites en France", avait aussi assuré Edouard Philippe la semaine dernière devant le Sénat. Le secteur pèse en France 400.000 emplois industriels directs et 900.000 avec les services.