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Le Pr Raoult persiste et signe sur la chloroquine après l’étude qui met à mal ses conclusions

La semaine dernière, une première étude de grande ampleur a été publiée sur l’efficacité de la chroloroquine face au virus du Covid-19 et va à l’encontre du discours du professeur Didier Raoult.

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La revue The Lancet a publié une étude sur l’efficacité de la chloroquine et de son dérivé l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés. Selon son auteur principal, le docteur Mandeep Mehra, elle est « la première étude à large échelle à montrer une preuve statistique robuste  » que ces deux produits « ne bénéficient pas aux patients du Covid-19  ». Ses auteurs précisent qu’elle a «  analysé les données d’environ 96 000 patients infectés par le virus, admis dans 671 hôpitaux, entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril dernier  ».

L’étude conclut au-delà de l’inefficacité des traitements, à un risque de décès et d’arythmie cardiaque bien plus élevé : « Le risque de mortalité est de 34 % à 45 % plus élevé chez des patients prenant ces traitements que chez des patients présentant des facteurs de comorbidité », c’est-à-dire des patients à risque. Les auteurs demandent désormais une confirmation urgente, via des essais cliniques randomisés.

Le Pr Raoult est « serein »

Ces conclusions ne vont pas dans le sens de la théorie du Pr Didier Raoult, de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée-Infection, à Marseille, qui prône le traitement dès les premiers symptômes et affirme dans sa troisième étude portant sur plus de 1 000 patients qu’après dix jours, plus de neuf sur dix (91,7 %) n’avaient plus de charge virale. Mais ce chiffre, comme celui de la mortalité des patients traités, est comparable à celui observé en cas d’évolution naturelle de la maladie. Ce qui alimente depuis plusieurs semaines un débat enflammé autour de ce traitement.

Après la publication de cette nouvelle étude, il réagit dans une vidéo mise en ligne sur la chaîne Youtube de l’IHU Méditerranée-Infection ce lundi : « On est serein sur ce qu’on a fait », souligne le Marseillais.

« Je ne sais pas si ailleurs l’hydroxychloroquine tue, mais ici elle sauve des vies », insiste-t-il dans une vidéo. « Ici, il nous est passé 4000 malades dans les mains, ne croyez pas que je vais changer d’avis parce que des gens font du big data, fantaisie complètement délirante qui prend des données dont on ne connaît pas la qualité et qui mélange tout », lance-t-il, toujours sûr de lui.

« A l’IHU, nous faisons confiance à la réalité, pas au big data mal maitrisé », écrit-il dans un tweet.