Coronavirus: CHUV et HUG ne dispensent plus d’hydroxychloroquine
Les deux plus grands hôpitaux romands cessent de prescrire l’hydroxychloroquine. Au vu des récentes études, les effets bénéfiques du traitement semblent très limités, justifient le CHUV et les HUG.
Le CHUV et les HUG ne prescrivent presque plus d’hydroxychloroquine depuis trois semaines aux patients atteints du Covid-19. Les médecins des deux hôpitaux universitaires lémaniques n’ont pas pu conclure à l’efficacité de ce médicament contre le Coronavirus.
«Depuis le début, nous étions prudents face à l’utilisation de ce médicament. Nous ne l’avons jamais administré de façon préventive», explique Oriol Manuel, médecin adjoint au Service des maladies infectieuses du CHUV, revenant lundi sur une information de 24 Heures.
«Jusqu’ici, le doute existait concernant un potentiel effet bénéfique. Maintenant avec les dernières données des études, la balance risque-bénéfice penche clairement en défaveur de l’hydroxychloroquine», ajoute le spécialiste.
Effet limité
Son effet semble très limité. Il n’y a plus de place pour ce médicament à part pour des patients participant à des études cliniques, poursuit-il. «Si nous devions donner un médicament à usage compassionnel, c’est-à-dire au cas par cas en dehors des affections pour lesquelles il est d’ordinaire indiqué, nous administrerions autre chose, par exemple le Remdésivir».
L’autre élément qui fait que le CHUV ne prescrit plus ce médicament c’est qu’il n’y a plus de patients gravement atteints par le Covid-19 au CHUV depuis trois semaines, note le médecin.
Pareil aux HUG
Les HUG ont également renoncé à prescrire de l’hydroxychloroquine. Ce médicament a été testé, mais il n’a pas pu être prouvé que le traitement est efficace, a indiqué le porte-parole des HUG Nicolas De Saussure. De plus, la prise d’hydroxychloroquine peut s’accompagner d’effets indésirables, notamment au niveau cardiaque. Les études sur ce traitement se poursuivent, mais il n’est prescrit que de cas en cas, avec l’accord des patients.
L’hydroxychloroquine, connue depuis des années pour lutter contre le paludisme, est très médiatisée depuis que le professeur Didier Raoult, infectiologue à Marseille, a vanté son efficacité pour guérir du Covid-19. Malgré la désapprobation de la sphère médicale, le président américain Donald Trump a annoncé il y a une dizaine de jours qu’il prenait ce médicament à titre préventif.