Parcs et jardins fermés en zone rouge : l'association Respire saisit le Conseil d'Etat pour demander leur réouverture

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Dans un communiqué, l'association a indiqué avoir déposé un référé-liberté devant le Conseil d'Etat pour demander la réouverture de ces espaces verts, toujours fermés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. 

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Deux personnes devant la grille fermée du jardin du Luxembourg, à Paris, le 26 avril 2020.  (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

La fermeture des parcs en zone rouge est-elle une "mesure totalement contre-productive" dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19 ? C'est l'argument mis en avant par l'association environnementale Respire. Lundi 25 mai, elle a annoncé avoir déposé un référé-liberté devant le Conseil d'Etat pour demander la réouverture de ces espaces verts. 

"Parce qu'ils n'ont pas accès aux espaces publics, les gens s'agglutinent comme ils peuvent sur les trottoirs ou les bas-côtés. Ils ne respectent pas les distances de sécurité et s'exposent à un risque accru de transmission du Covid-19. La situation est absurde", fait valoir le directeur de Respire, Olivier Blond, cité dans un communiqué. Or, "l'ouverture des bois de Boulogne, de Vincennes, et de la Courneuve montre pourtant que l'accès aux espaces verts, selon des modalités bien précises, est compatible avec la lutte contre le coronavirus", argumente encore l'association, qui suggère d'ouvrir les parcs et jardins en interdisant les pique-niques et en réservant des plages horaires à certaines catégories de population.

Une interdiction qui punit les plus pauvres 

Pour Respire, l'ouverture des parcs et jardins, y compris en zone rouge, est une question de santé physique et mentale. Il s'agit aussi de donner accès aux populations les plus pauvres, qui vivent souvent dans de petits logements parfois insalubres, notamment en Ile-de-France, à des espaces verts. "Cette interdiction frappe davantage les citoyens les plus pauvres, ceux qui habitent des logements exigus sans accès à la verdure, ceux qui n'ont pas les moyens de partir trois mois dans une résidence secondaire", relève Olivier Blond.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a ainsi demandé à plusieurs reprises la réouverture des parcs et jardins parisiens, mais le Premier ministre Edouard Philippe s'y est encore opposé la semaine dernière.

"L'accès aux espaces verts offre en effet des bénéfices de santé variés et connus", insiste l'association, pour qui "l'interdiction actuelle pose une question de santé mentale, mais aussi une question de santé respiratoire : la pollution de l'air intérieur étant problématique dans de nombreux cas, il est essentiel que les citoyens puissent prendre l'air ailleurs que sur les trottoirs pollués par le trafic routier."

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