Du sport oui, mais du sport dehors ! Les salles d'entraînement reprennent du service dans des conditions adaptées

Petit à petit, les structures sportives de CrossFit, fitness ou musculation rouvrent. Mais pas sans des conditions sanitaires obligatoires. Dont la principale : effectuer les entraînements en extérieur.

Le tramway passe. À l’intérieur, les passagers semblent interloqués par ce qu’ils voient : sur un parking, à quelques mètres de là, sept personnes effectuent un WOD (workout of the day, entraînement du jour) sur le parking de la box de CrossFit Cenabum, rue de la Juine à Olivet.

Pompes, soulevés d’haltères, tout y passe, sous un soleil de plomb. En extérieur. Parce que c’est la seule solution pour effectuer des entraînements dans une structure en ce début de déconfinement.

Faire du sport oui, mais du sport dehors ! Cenabum, une box de CrossFit (sport mélangeant haltérophilie, musculation, cardio et gymnastique), a rouvert il y a peu. Et les conditions sont bien différentes depuis la pandémie : utilisation de gel hydroalcoolique avant, pendant et après l’entraînement, désinfection du matériel avant et après l’entraînement, respect des distances de sécurité, interdiction d’entrer dans le bâtiment pour aller aux toilettes ou se doucher… Les adhérents sont-ils refroidis par ces mesures ? 

Adaptation pour les adhérents et les coaches

"Il y a beaucoup de questions et d’appréhension avant", confie Florent Doradoux, co-gérant de la box avec Clément Perrin. "Mais, une fois qu’ils ont fait une séance, ils reprennent leur rythme. Ils s’adaptent. Ils se mettent torse nu plus tôt pendant le WOD pour parfaire leur bronzage ! Et cela n’empêche pas de s’entraîner, de se mettre une pile et de voir les copains. Quand on veut, on peut." 

L’adaptation vaut également pour les coaches de cette box qui comprend 400 adhérents : "Certaines personnes ne peuvent pas revenir. Si l’école n’a pas repris pour leurs enfants ou si ce sont des personnes à risque. Nous avons des adhérents qui font du CrossFit pour lutter contre le diabète. Mais, on continue de leur fournir le WOD adapté pour chez eux." 

Et le sentiment, dans ce monde du sport/santé, est le même partout : "Nous sommes les grands oubliés", lance Florent. "Comment peut-on ouvrir les bureaux de tabac et fermer les salles de sport ? Comment peut-on rouvrir les fast-food et laisser les salles de sport fermées ? Si tout le monde faisait du sport et mangeait correctement, on pourrait lutter contre 70 à 80 % des maladies chroniques. Aujourd’hui, les personnes qui meurent du Covid sont des gens qui ont des maladies chroniques." En effet, 83 % des patients en réanimation en France en avril étaient en surpoids… 

Et les salles de sport ?

Du côté des plus grosses structures, les salles de sport, on se projette début juin pour connaître les nouvelles modalités d’ouverture. En attendant, des salles situées dans la métropole d'Orléans comme Club Energie ou Relaxform, qui comprennent des milliers d’adhérents, proposent tous les jours des entraînements de cours collectifs… sur Internet et les réseaux sociaux.

Alexandre Maffre est optimiste

Ancien préparateur physique d’Orléans Loiret Basket, Alexandre Maffre est aujourd’hui à la tête de sa propre structure de coaching, BeMind, sur Orléans, qui a repris son activité le 11 mai. Et lui aussi doit proposer des entraînements uniquement en extérieur : "Cela nous demande de repenser nos entraînements pour éviter que les gens touchent le matériel les uns derrière les autres. Pour le moment, je suis dehors !" Il est néanmoins optimiste pour la suite des événements : "Oui, je suis très optimiste. Cela nous force à nous renouveler et à repenser notre métier. Ça fait du bien aussi. Nous avons créé une offre en ligne, nous proposons tout un service de coachings en ligne qui s’appelle BeMind Live (lancé lundi 18 mai). C’est un groupe Facebook privé. Il y aura aussi du coaching personnalisé en ligne. J’ai créé une nouvelle application BeMind également. Avec des outils pratiques."

Alban Gourgousse