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Anomalies de températures prévues pour la semaine du 22 au 28 juin 2020 [Claude Jaccard - Claude Jaccard/ECMWF]

Prévision mensuelle : petit exercice d’interprétation

Les modèles numériques sont aujourd’hui capables de donner des tendances pour les prochaines semaines, information parfois très utile. Mais comment interpréter les cartes, notamment celles du Centre Européen, dont la lecture semble réservée aux initiés ? Voici deux exemples.

Les prévisions mensuelles du Centre Européen sont diffusées à intervalles régulier sur le site effis.jrc.europa.eu. Elles montrent les anomalies de températures et de précipitations pour les semaines à venir. Une lecture attentive permet également de comprendre comment se répartissent les hautes et les basses pressions.

Premier exemple, la semaine du 25 au 31 mai:

Sur la carte de gauche, une anomalie chaude apparaît sur l’Ouest de l’Europe. Précision importante, cela ne signifie pas que les températures seront supérieures à la normale tous les jours de la semaine mais qu’en faisant la moyenne sur 7 jours, ces dernières seront supérieures à la moyenne, l’écart étant donné en degrés C°.

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Anomalies de températures et de précipitations, prévues pour la semaine du 25 au 31 mai 2020 [ECMWF]

La carte de droite montre un déficit de précipitations. Une fois encore, cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de précipitations mais que ces dernières seront inférieures à ce qui est habituellement enregistré pendant cette période précise de l’année, l’écart étant donné en millimètres.

Ce déficit de précipitations permet de déduire qu’un anticyclone se trouve sur l’Ouest de l’Europe, ce qui va se traduire par un temps généralement ensoleillé sur la Suisse. Parallèlement, les précipitations sont excédentaires sur l’Est de l’Europe, ce que l’on peut associer à la présence d’un creux dépressionnaire.

Deuxième exemple, la semaine du 1 au 7 juin :

La situation est assez contrastée avec la présence de deux zones de temps sec (à droite), l’une sur le Proche-Atlantique, l’autre sur les Balkans, et deux zones humides, l’une sur le Nord de l’Europe, l’autre sur la péninsule ibérique.

Parallèlement, l’anomalie chaude (à gauche) se poursuit entre le Nord de l’Afrique, le Sud de l’Angleterre et la Baltique, tandis que les températures sont plus basses que la norme sur la Scandinavie et la Baltique.

Les zones de temps sec correspondent globalement à la position des hautes pressions, les courants dépressionnaires étant quant à eux associés aux excédents de pluies. Le signal de temps humide entre la péninsule ibérique et le Nord de l’Italie s'explique en grande partie par la formation d’une goutte froide sur le Maroc, visible sur la carte des anomalies de températures.

Située à cheval entre les hautes pressions sur le Nord-ouest de l’Europe et la zone dépressionnaire sur la Méditerranée, la Suisse devrait connaître des conditions plus changeantes la semaine prochaine. Certes, les courants de Sud nous amèneront de l’air plus chaud, mais l’humidité devrait être assez importante à en croire le signal de précipitations excédentaire sur les Alpes.

Le fait que les températures soient relativement élevées et que les précipitations soient excédentaires suggère aussi que la situation sera favorable aux orages.

Certes, il ne s’agit que d’une prévision, mais cette dernière permet de mieux comprendre en quoi le temps pourrait devenir plus humide pendant la première semaine de juin.

Philippe Jeanneret, avec le coucours de Mikhaël Schwander, de Météosuisse