Les visiteurs sont de retour pour découvrir les loups et les louveteaux du parc animalier des Monts de Guéret
Bien que l’ensemble des activités du parc animalier des Monts de Guéret n’ait pas repris, les promeneurs peuvent profiter d’une belle balade au milieu des loups.
En ce week-end prolongé de l’Ascension, ils sont parfois venus de loin (mais de moins de 100 km), de la Haute-Vienne ou de l’Indre, pour prendre un bol d’air frais, sans masque obligatoire. Même dans des conditions météorologiques idéales et pendant un jour férié, il y avait sur le site du parc animalier des « Loups de Chabrières » encore davantage d’animaux que de visiteurs. Malgré cette reprise en douceur, c’est aussi un grand bol d’air pour Abel Guittard, directeur du parc animalier : « Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir de l’équipe de revoir des visiteurs après neuf semaines de fermeture ».
Pouvoir sortir sans se jeter dans la gueule du loup
Ces neuf semaines sont tombées au pire des moments, pendant la saison des naissances des petits louveteaux, qui se conjugue habituellement avec la période de jours fériés. « Pâques, une météo exceptionnelle… cela aurait pu être optimal », s’imagine Abel Guittard. Et l’équipe du parc ne pourra que partiellement raconter aux premiers visiteurs comment s’est passée l’arrivée des nouveaux venus, car les visites guidées sont annulées pour éviter les rassemblements. Et de toute façon, il faudra encore attendre de six à sept semaines pour que les louveteaux de Mackenzie sortent de leur tanière.
Cette frustration évacuée, l’équipe du parc se félicite d’avoir pu maintenir le parcours en bel état, et en l’aménageant pour offrir aux promeneurs une sécurité maximale : gel hydroalcoolique disponible sur plusieurs points du circuit, unique sens de circulation pour ne pas se gêner, parcours bien balisé et marquage au sol dans la boutique pour respecter la distanciation sociale. Au point que le directeur appelle les visiteurs à tomber les masques : « Tout a été fait pour qu’il n’y ait pas de risques, martèle-t-il. Et l’espace est tellement vaste que c’est une destination qui ne peut être que rassurante », dit Abel Guittard en montrant un couple et ses enfants en poussette qui ont choisi de ranger leurs masques le temps de la balade.
Ainsi, les plus petits d’entre eux auront tout le loisir de crier “Ahouuuuuu?!” pour imiter, ou répondre aux hurlements des loups. Charles et Margot, un couple de trentenaires venu pour la première fois, se réjouit de voir que leur petit Léon, 2 ans et demi, n’a aucune peur des loups. « C’est parce qu’on ne lui pas raconté d’histoire du grand méchant loup », expliquent-ils. Un autre couple de trentenaire, Julien et Charlène, laisse leur enfant admirer l’affrontement sonore entre la meute des loups blancs d’Arctique et celle des loups noirs du Mackenzie.
La famille, installée en Haute-Vienne à la frontière de la Creuse, vient souvent se ressourcer dans ce parc animalier : « On adore venir ici, on a vu ce matin sur Facebook que c’était ouvert, alors on est venu », explique Charlène.
« Un visiteur nous a dit : “c’est la première fois que les animaux nous regardent autant”. C’est extraordinaire, un des plus beaux cadeaux de la réouverture ».
Parfois, on rencontre aussi de grands enfants, comme Gérald Fontaine Ferret, passionné d’animaux depuis toujours. Ce compositeur de profession est venu réaliser un clip musical avec des loups. En espérant tisser du lien comme avec ce tigre devant lequel il a joué du piano, « sans aucune crainte », dit-il en nous montrant la vidéo. Et il se pourrait bien que le confinement ait changé le rapport des loups, d’habitude assez indifférents, aux hommes. « Un visiteur nous a dit : “c’est la première fois que les animaux nous regardent autant”, rapporte Abel Guittard, ému. C’est extraordinaire, un des plus beaux cadeaux de la réouverture ».
Tom Jakubowicz
Photos : Bruno Barlier