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Propos sur la police de Camélia Jordana : on vous récapitule la polémique- LAURENT VU/HAEDRICH JEAN-MARC/SIPA

Propos sur la police de Camélia Jordana : on vous résume la polémique

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Christophe Castaner a annoncé ce lundi ne pas avoir l'intention de saisir la justice après les propos de Camélia Jordana au sujet des violences policières. Retour sur la polémique.

Samedi soir, sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, Camélia Jordana a échangé avec l'écrivain Philippe Besson, proche d'Emmanuel Macron, sur les accusations de violences policières, qui se sont multipliées ces dernières années en France. "Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic, et j'en fais partie", a déclaré la chanteuse.

Lorsque Philippe Besson a évoqué les comportements dangereux de certains manifestants, contraignant la police à user de la force, elle lui a rétorqué : “Je ne parle pas des manifestants, je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau. C’est un fait.”  

Ces propos sur la police ont fortement déplu à Christophe Castaner. Ce dimanche, le ministre de l'Intérieur a ainsi "condamné sans réserve" les propos de Camélia Jordana, via son compte Twitter. "Non madame, 'les hommes et les femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue' ne se font pas' massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau'", a-t-il écrit. "Ces propos mensongers et honteux alimentent la haine et la violence."

Non madame, « les hommes et les femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue » ne se font pas « massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau ».
Ces propos mensongers et honteux alimentent la haine & la violence. Ils appellent une condamnation sans réserve. https://t.co/xYv1owFyVf

— Christophe Castaner (@CCastaner) May 24, 2020

De son côté, le député du Val d'Oise Aurélien Taché, qui vient de quitter le groupe LREM à l'Assemblée nationale, a apporté son soutien à la chanteuse. "Bravo, mais le prix à payer va être terrible. Ils vont nier puis retourner la charge de la preuve et une fois encore, chercher à faire passer les victimes pour des coupables. Cette France est si différente de celle dans laquelle nous avons grandi", a-t-il tweeté.

Bravo @Camelia_Jordana, mais le prix à payer va être terrible...tu le savais. Ils vont nier puis retourner la charge de la preuve et une fois encore, chercher à faire passer les victimes pour des coupables. Cette France est si différente de celle dans laquelle nous avons grandis. https://t.co/SIl8G3RMOb

— Aurélien Taché (@Aurelientache) May 24, 2020

Le syndicat de police Alliance a dénoncé des "accusations inadmissibles envers les policiers (racisme, meurtres...)", dans un communiqué où il a dit saisir le procureur de la République et a demandé au ministre de l'Intérieur d'en faire de même. 

Le syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) a pour sa part pointé du doigt sur Twitter un "témoignage consternant d'une nouvelle star de la bêtise qui démontre en deux minutes la pauvreté de sa pensée, accompagnée d'arguments scandaleux et calomnieux, le tout sur le service public".

À l’inverse, SOS Racisme, dans un communiqué, a "apporté son soutien (...) à l'analyse" de la chanteuse. "Nous regrettons que le ministre de l'Intérieur, en s'agrippant à l'emploi du terme "massacrer", ait cru utile de condamner les propos de Camélia Jordana", a-t-il énoncé. 

Face à la polémique, Camélia Jordana a pris la parole sur le réseau social, dans la nuit de dimanche à lundi. "Épatée par toutes ces réactions" et enthousiaste de la "réouverture du débat public", la chanteuse a proposé à Christophe Castaner "de débattre avec lui en direct sur le plateau de son choix". Elle a également précisé qu'elle ne répondrait pas aux “nombreuses sollicitations des médias”.

Épatée par ttes ces réactions, enthousiaste par la réouverture du débat public. Je ne m’exprimerai pas dans les médias suite aux nombreuses sollicitations en réaction aux propos de @CCastaner Je serai en revanche honorée de débattre en direct avec lui sur le plateau de son choix.

— Camelia Jordana (@Camelia_Jordana) May 24, 2020

Mais la polémique ne s'est pas arrêtée là, s'enflammant de plus belle sur le réseau social. Lundi, Assa Traoré, la sœur d'Adama Traoré, décédé en 2016 lors d’une intervention policière dans des circonstances troubles, a publié une vidéo sur Twitter. La jeune femme a apporté son soutien à la chanteuse "qui a eu le courage de dire tout haut, ce que tout le monde pense tout bas". De nombreux internautes se sont alors emparés du hashtag #MoiAussiJaiPeurDevantLaPolice, témoignant des violences policières vécues.

Assa Traoré lance un appel à soutenir Camélia Jordana sur les réseaux sociaux!
Le ministre de l'intérieur, les syndicats de police et les mouvements d'extrême-droite ciblent Camélia Jordana sur les réseaux sociaux. #MoiAussiJaiPeurDevantLaPolice pic.twitter.com/Rm3vTS5uAF

— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) May 24, 2020

En réaction, un nouveau hashtag est apparu : #JeNeSuisPasCameliaJordana, certains internautes n'adhérant pas aux propos de la chanteuse.

Lundi, Christophe Castaner a annoncé ne pas avoir l'intention de saisir la justice après les propos de la chanteuse. "Je suis très attaché au débat public (...) donc je n'entends pas poursuivre ces propos. Par contre la liberté du débat public ne permet pas de dire tout et n'importe quoi", a affirmé le ministre de l'Intérieur, en marge d'un déplacement dans des locaux de la préfecture de police de Paris.

"Ce qui a été affirmé est faux et injuste. J'ai souhaité dénoncer ces propos. Il n'est pas question de laisser salir l'honneur de la République", a complété Christophe Castaner.

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