Coronavirus: appel à des mesures compatibles avec le climat
Malgré la pandémie de coronavirus, les militants pour le climat ont préparé un plan d’actions et des mesures compatibles avec l’environnement. L’objectif principal est celui d’atteindre le zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2030.
A l’heure de la relance, les militants pour le climat appellent les autorités à prendre des mesures climato-compatibles. Ils veulent saisir les opportunités de changements fondamentaux de comportements et de mentalités nés de la crise du Coronavirus.
Les militants de la Grève pour le climat ont élaboré un plan d’action de crise qu’ils ont envoyé aux parlementaires fédéraux et présenté aux médias lundi matin. Selon eux, la reconstruction de l’économie repose sur des mesures en matière de politique climatique décisives pour les prochaines années. Reporter la confrontation à la crise climatique serait une erreur fatale, affirment les militants.
Le temps pour agir est très limité et un retour au monde d’avant n’est pas une option. Il n’y a pas de retour à la «normale» possible, car «notre normalité» était déjà celle de la crise climatique.
Et la Grève du climat d’appeler à une nouvelle manière de penser et du courage pour trouver des solutions qui apporteront des changements réels et fondamentaux. Le moment est venu d’amorcer un tournant social et écologique. «Nous devons maintenant construire une société résiliente, capable de réagir de manière optimale aux crises».
Voler en Europe: c’est fini
Le programme proposé s’appuie sur le plan d’action pour le climat que des scientifiques et des grévistes du climat de toute la Suisse élaborent depuis plus de six mois. Il s’agit pour eux de concilier relance économique et protection de l’environnement en montrant comment la Suisse atteindra zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2030, tous secteurs d’activité compris.
Celui des transports est un des premiers visés. Là, les crédits ne doivent pas être accordés en faveur d’un retour à une «normalité» non viable pour la planète, mais au profit d’un tournant écologique pour le secteur. Ils doivent être liés à un objectif de réduction des émissions visant la neutralité carbone d’ici 2030 au plus tard.
Les moyens de transport à faibles émissions, tels que le vélo, les bus électriques, les trams et les trains courtes et longues distances, doivent bénéficier d’un soutien de masse. Un plafond des émissions pour le secteur de l’aviation doit être défini et une interdiction immédiate du transport aérien, de passagers et de fret, entre les pays de l’espace européen doit être décrétée.
La Grève du climat justifie cette mesure extrême par le fait que, parmi les vols au départ de Suisse, plus des trois quarts ont pour destination des villes de l’Europe, alors qu’elles sont parfaitement accessibles en train.
En matière de transport terrestre, la Grève du climat se base sur la forte baisse des taux d’émission de CO2 ainsi que de pollution de l’air du fait de la réduction du trafic au cours des dernières semaines, pour demander de bannir des villes le trafic individuel motorisé. Et comme pour montrer que tout est finalement lié, les jeunes militants relèvent qu’un niveau élevé de pollution de l’air affaiblit le système immunitaire et accentue les risques de contracter des maladies telles que le Covid-19.
Travail à partager
La reprise des activités économiques doit être réalisée en ménageant les ressources terrestres et être compatible avec les objectifs de neutralité carbone d’ici 2030. Chaque entreprise doit établir un plan d’action visant à atteindre le zéro émission nette dans ce délai.
Les subventions en faveur des énergies fossiles doivent être supprimées. «Nous ne pouvons tout simplement plus nous permettre de soutenir des entreprises valant plusieurs milliards».
Nous ne pouvons tout simplement plus nous permettre de soutenir des entreprises valant plusieurs milliards.Militants de la Grève du climat
Afin de couvrir les besoins supplémentaires en électricité dans le cadre de la décarbonisation, les investissements dans les énergies durables doivent être massifs et réalisés à une vitesse sans précédent. Nous n’en avons pas le choix, soulignent les militants du climat. Ces investissements auront l’autre avantage de générer des milliers d’emplois utiles à la société et renforceront la création de valeur locale.
Les militants ont aussi des idées sur le travail qu’ils veulent être mieux réparti. Les emplois perdus à la suite de la restructuration devraient être remplacés par des alternatives écologiques. En général, cependant, tout le monde devrait travailler moins avec le même salaire.
«Cela permet de répartir uniformément le travail nécessaire et empêche la surproduction, donc l’émission d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaires», d’après les militants du climat. Plus précisément, une réduction immédiate de la durée du travail à 32 heures et quatre jours par semaine avec le même salaire devrait être introduite. D’autres mesures doivent compléter le dispositif, dont la création d’un office public pour le travail vert.
Session d’été
La Grève du climat espère que le Parlement prendra ces mesures au cours de la session d’été et «qu’un programme de relance économique respectueux du climat» sera conçu. L’organisation n’a pas la prétention de publier un plan complet de gestion de la crise. D’autres revendications doivent être entendues, comme celles de la Grève des femmes ou de la Grève des loyers. Toutes ces initiatives donnent une réponse humaniste à la crise et ont pour but de construire une société qui fonctionne.
ATS