Opération antijihadiste conjointe Côte d’Ivoire-Burkina : Abidjan salue d’« excellents résultats »
Pour la première fois, les armées ivoirienne et burkinabè ont mené une opération militaire conjointe à la frontière des deux pays. Huit jihadistes présumés tués, 38 suspects interpellés et une base détruite.
L’opération « Comoé », du nom du fleuve qui traverse les deux pays, s’est déroulée au nord-est de la ville de Ferkessedougou, en Côte d’Ivoire, et au sud de Banfora, au Burkina. Selon l’état major ivoirien, une « base terroriste » a été détruite à Alidougou, côté burkinabè. Huit « terroristes » ont été tués et 38 suspects interpellés, dont 24 au Burkina et 14 en Côte d’Ivoire, avant d’être remis aux services de renseignements. Des armes, munitions, clés USB et téléphones portables ont également été saisis lors de l’opération.
Dans un communiqué, l’armée ivoirienne assure que « la zone est sous contrôle » et souligne la « satisfaction des deux états-majors » et les « excellents résultats obtenus grâce à la parfaite coordination entre les deux armées » lors de cette opération conjointe entre les armées ivoiriennes et burkinabè, présentée comme une première.
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Des combats ont notamment eu lieu dans la zone des villages de Tinadalla et Diambeh, au nord de Kong, la ville de la famille du président Alassane Ouattara, près de la frontière burkinabè, selon des habitants de la région rencontrés par un journaliste de l’AFP. Ceux-ci font état d’une forte présence militaire dans le secteur.
Présents depuis plus d’un mois
D’après un habitant de Tindalla, des hommes suspects étaient présents dans la zone depuis plus d’un mois, allant et venant d’un côté et de l’autre de la frontière burkinabè.
L’armée ivoirienne assure qu’« aucune base terroriste n’existe sur le territoire ivoirien » mais note que celui-ci « a peut-être pu servir de zone refuge lors des précédentes offensives » de l’armée burkinabè.
Samedi, une source sécuritaire burkinabè avait toutefois indiqué que toute l’opération s‘était déroulée en « territoire ivoirien ». Un soldat burkinabè blessé pendant l’opération a été hospitalisé à Korhogo, en Côte d’Ivoire), a assuré un militaire burkinabè.
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« Les deux armées se sont rassemblées. Il n’y a plus de possibilité de s’échapper. C’est cela qui nous a permis d’avoir des résultats tangibles. Nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin. C’est une première mais je peux vous assurer que ce ne sera pas la dernière », a affirmé à la presse le chef d‘état-major burkinabè, le général Moïse Miningou, à l’issue d’une rencontre vendredi avec son homologue ivoirien en Côte d’Ivoire.
« Il est nécessaire pour nous de nous unir pour faire face à la menace. Eux (les terroristes), ils ont réussi à le faire. Ils arrivent à se solidariser entre groupes armés terroristes. Si nous ne le faisons pas, évidement, on perdra la guerre », a commenté le chef d’état-major ivoirien, le général Lassina Doumbia.
Une fuite côté ivoirien
L’opération a toutefois connu un raté, avec l’arrestation du chef d’escadron de la gendarmerie de Kong, pour avoir communiqué à un civil des informations confidentielles au sujet de l’opération, selon des éléments de l’enquête. Ce qui a « sans doute » permis à certains jihadistes de s’enfuir, selon une source sécuritaire.
La présence de jihadistes au nord du parc national de la Comoé avait été détectée depuis plus d’un an. Selon des sources sécuritaires, il s’agissait de militants opérant au Burkina, qui venaient chercher refuge du côté ivoirien de la frontière.
Le Burkina fait face à des attaques jihadistes qui ont fait près de 900 morts depuis 2015. Des sources sécuritaires ont affirmé à l’AFP dimanche que 13 « jihadistes » avaient été tués samedi lors d’un « accrochage » avec l’armée dans le nord du pays. Vendredi, une attaque a fait trois morts dont un soldat dans l’est.