En savoir plus sur Fluid Framework de Microsoft
by Scott Carey / IDG News Service (adapté par Jean Elyan)Lors de la conférence Build 2020, Microsoft a livré une preview de Fluid Framework. Mais comment fonctionne-t-il, quels documents prend-il en charge et comment peut-il améliorer la productivité ?
Les utilisateurs peuvent désormais se familiariser avec le dernier format de document de Microsoft - déployé sous la dénomination de Fluid Framework - avec lequel la firme de Redmond espère bien tenir ses promesses d'amélioration de la productivité et de la collaboration en ligne. Annoncé lors de la conférence développeurs Build 2019 de Microsoft, Fluid Framework a été livré en tant que preview à l’occasion de la Build 2020 virtuelle aux utilisateurs de Microsoft 365 Enterprise et Éducation inscrits au programme de publication ciblée Targeted Release. Fluid Framework est également disponible en tant que logiciel open source, Microsoft ayant déclaré que le code et le SDK seraient bientôt accessibles sur GitHub.
L'objectif de Fluid est ambitieux : les utilisateurs peuvent créer des éléments de contenu discrets - comme du texte, des tableaux, des graphiques ou des listes - en temps réel sur le web ou dans un drive SharePoint, en lieu et place du desktop classique. Ces éléments, agnostiques du navigateur, peuvent ensuite être partagés ou combinés à d'autres éléments en temps quasi-réel dans divers environnements. Nick McQuire, vice-président chargé de la recherche en entreprise chez CCS Insight, pense que Microsoft va transformer Office en « environnement de développement », et que les entreprises pourront « intégrer Fluid dans les processus métiers et approfondir leurs environnements de collaboration ». Selon lui, « du fait d’une certaine pression, Microsoft doit briser les silos au sein des différentes applications existantes », a-t-il expliqué. « En dehors de Google ou d'autres logiciels de collaboration, d'autres fournisseurs repoussent aussi les limites de la collaboration ».
Fonctionnement de Fluid
L'environnement de base de Fluid implique une expérience utilisateur propre qui rappelle les Google Docs ou Dropbox Paper. De manière schématique, Fluid Framework est comparable à une ardoise vierge qui permet de créer un document ou un élément Fluid qu’il est possible de partager ensuite avec son réseau. Grâce à des API JavaScript, ces éléments peuvent être déposés dans un courriel via Outlook ou d'autres applications de productivité via Office.com pour commencer. (La compatibilité avec Teams est prévue plus tard cette année.) La disponibilité du framework en open source permettra aux développeurs de travailler sur les éléments Fluid pour diverses applications. De plus, ces éléments pourront être partagés librement sur Internet et être utilisés avec diverses applications de productivité déjà existantes. « Fluid Framework ne peut atteindre son vrai potentiel qu’avec l’aide d’une communauté de développeurs diversifiée, ouverte et dynamique », a déclaré Jared Spataro, vice-président de Microsoft 365, dans une annonce faite la semaine passée.
La manière dont Fluid permet aux gens de travailler ensemble sur un élément le différencie des Google Docs. Au lieu d'ouvrir un ordre du jour proposé dans un courriel et de le modifier dans Word, un utilisateur peut le modifier directement là où il se trouve - dans le courriel, par exemple - et ce, en gardant toutes les modifications à jour. En pratique, cela ressemble à une expérience classique des Google Docs, avec les avatars des collègues apparaissant à côté de la ligne sur laquelle ils travaillent en temps réel. Microsoft cherche à mettre en place une véritable collaboration en temps réel, en relayant les modifications immédiatement, et en offrant à plusieurs utilisateurs de collaborer simultanément sur les éléments, même s'ils ne travaillent pas « dans » le même document.
C’est un risque de conflits avec les collègues et cela peut susciter des inquiétudes quant au contrôle des versions. Mais les cas d’usage seront sans doute variés. Le suivi des mesures à prendre, l'élaboration d'un ordre du jour de réunion avec procès-verbal ou le partage des résultats d'un projet récent avec une équipe dans une réunion virtuelle font parmi des premières applications. « Il devient évident que l'on ne peut pas tout réaliser soi-même dans une seule application. Il est donc très important pour les entreprises de rendre le flux de travail plus adaptable et de permettre aux utilisateurs d'effectuer des tâches dans différentes applications, tout en préservant leur expérience dans l’application dans laquelle ils préfèrent travailler », a déclaré M. McQuire.
Prochaine étape
Pour l’avenir, Microsoft envisage un modèle dans lequel des robots logiciels - comme son assistant virtuel Cortana - pourront travailler de conserve avec les utilisateurs pour traduire des textes, suggérer des modifications et effectuer des contrôles directement dans les composants Fluid. M. McQuire estime que le succès de Fluid dépendra de la communauté des développeurs. « Ils doivent servir de guide pour que Fluid évolue dans une direction qui apportera un peu d'innovation dans Office et dans 365 en général », a-t-il déclaré.