StopCovid : un député fait scandale en proposant plus de libertés aux porteurs de l’applicaiton

Un député LREM, Damien Pichereau, a fait scandale en proposant dans une lettre ouverte que ceux qui acceptent d’installer StopCovid bénéficient de plus de libertés que les autres, lorsque l’application de contact tracing sera disponible. Une manière de pousser le téléchargement de l’application refusée catégoriquement par le secrétaire d’Etat chargé du Numérique Cédric O.

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L’approche de suivi des contacts (ou contact tracing) est l’une des options sur la table pour alléger les mesures de lutte contre le coronavirus. Le projet, baptisé StopCovid, a pour objectif de pouvoir signaler aux usagers si ils sont entré en contact avec une personne présentant les symptômes du COVID-19. Et leur proposer, alors, de se confiner pendant une durée de deux semaines ou le cas échéant jusqu’à disparition des symptômes. Sur le papier, le système peut représenter une alternative très efficace au confinement.

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StopCovid : donner des avantages aux utilisateurs  serait contraire au RGPD et à l’avis de la CNIL

Mais il y a un problème. Pour que cela fonctionne, il faudrait selon les estimations les plus optimistes que plus de 60% de la population soit équipée d’un smartphone avec l’application StopCovid, ou d’autres dispositifs de contact tracing. C’est dans l’objectif, louable, d’inciter les français à télécharger l’application lorsqu’elle sera disponible que le député LREM de la Sarthe Damien Pichereau a organisé un débat public pour faire émerger des solutions. Il expose quelques unes de ces pistes dans une lettre ouverte postée sur Twitter.

On peut y lire, notamment : «  »il semble judicieux de coupler l’utilisation de l’application StopCovid à une contrepartie, comme par exemple une légère baisse des restrictions en cette période de sortie du confinement (on peut notamment penser à une augmentation du périmètre de déplacement de 100km à 150km) ». Le député explique solliciter un simple avis du ministre sur cette question.

Mais très vite les followers de l’élu l’ont assailli de messages excédés. A commencer par certains internautes qui font remarquer à l’élu que cela serait illégal car contraire au RGPD en Europe. En plus d’ignorer complètement la position de la CNIL.« Le consentement, ou son absence, ne doit pas entraîner de conséquences », note @nikon56.

Tandis que d’autres followers brandissent les conclusions de la CNIL qui affirme que « l’utilisation d’une application sur la base du volontariat ne devrait pas conditionner ni la possibilité de se déplacer dans le cadre de la levée du confinement, ni l’accès à certains services tels que par exemple les transports en commun ». La CNIL enfonce d’ailleurs le clou : « les utilisateurs de l’application ne devraient pas davantage être contraints de sortir en possession de leurs équipements mobiles ».

A en croire La Tribune, Olivier O n’a même pas attendu la séance aux questions de mercredi pour moucher la proposition du député. Le cabinet du secrétaire d’Etat explique dans un communiqué lapidaire, repris dans le journal : « Cédric O défend le volontariat, le libre arbitre. Cette proposition n’entre pas dans ce cadre et ne sera pas retenue« .

Source : La Tribune