Castaner ne saisira pas la justice après les propos de Camélia Jordana
La chanteuse a accusé les policiers de « massacrer » des hommes et femmes pour leur couleur de peau. Le syndicat Alliance police nationale a pour sa part bien écrit au procureur de Paris
EDIT du 25 mai à 16 h : ajout de la saisine d’Alliance police nationale
Christophe Castaner n’a pas l’intention, comme un syndicat l’y invitait, de saisir la justice après les propos de Camélia Jordana sur la police. La chanteuse a accusé les policiers de « massacrer » des hommes et femmes pour leur couleur de peau.
« Je suis très attaché au débat public (…) donc je n’entends pas poursuivre ces propos. Par contre la liberté du débat public ne permet pas de dire tout et n’importe quoi », a affirmé le ministre de l’Intérieur, en marge d’un déplacement dans des locaux de la préfecture de police de Paris.
« J’ai souhaité dénoncer ces propos »
« Ce qui a été affirmé est faux et injuste. J’ai souhaité dénoncer ces propos. Il n’est pas question de laisser salir l’honneur de la République », a complété Christophe Castaner, interrogé sur les propos de l’artiste qui ont soulevé un tollé chez les syndicats policiers.
La veille, le ministre avait qualifié ces propos de « mensongers et honteux ». Le syndicat policier Alliance avait lui annoncé son intention de saisir la justice et avait engagé le ministre à faire de même. Selon les informations de 20 Minutes, l’organisation de gardiens de la paix a bien saisi le parquet de Paris ce lundi sur le fondement de l' article 40 du code de procédure pénale. Alliance police nationale dénonce en particulier l’emploi du terme « massacrer » par la chanteuse.
« Je parle des hommes et des femmes qui vont travailler tous les matins en banlieue et qui se font massacrer pour nulle autre raison que leur couleur de peau, c’est un fait », a déclaré Camélia Jordana samedi soir dans l’émission On n’est pas couché sur France 2.
« Quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité »
« Il y a des milliers de personnes qui ne se sentent pas en sécurité face à un flic et j’en fais partie. Aujourd’hui j’ai les cheveux défrisés, quand j’ai les cheveux frisés, je ne me sens pas en sécurité face à un flic en France. Vraiment. Vraiment », a-t-elle ajouté.
Dans un tweet rédigé dans la nuit de dimanche à lundi, l’actrice et chanteuse a affirmé ne pas vouloir s’exprimer dans les médias sur la polémique, tout en soulignant qu’elle serait « honorée de débattre en direct avec [Christophe Castaner] sur le plateau de son choix ». « Épatée par [toutes] ces réactions, enthousiaste par la réouverture du débat public », a-t-elle encore commenté. Une affaire à suivre…
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