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GettyImages-610251157 | Illuminated skyline of La Defense business district in Paris, France at dusk.

Villes Résilientes : Un Puissant Angle d’Attaque Pour La Fiabilité Urbaine

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La résilience urbaine est l’aptitude des villes à sortir d’une situation de fragilité et à lutter contre des événements extrêmes et imprévisibles en réagissant de manière très opérationnelle. Une Stratégie de résilience aborde les différentes menaces urbaines, technologiques et naturelles. Ce concept nécessite la combinaison d’approche opérationnelle et prospectiviste qui redessine les liens entre les risques et les réseaux systémiques d’une ville via une analyse spatiale et globale des contraintes techniques et sociétales. La durabilité d’un territoire se mesure par sa forte résilience urbaine suite à la production de ruptures déséquilibrant les systèmes territoriaux.

Une ville qui réduit les risques est une ville bien gouvernée profitant à fond de la disponibilité et l’exploitation des données pour anticiper les dangers potentiels. Mettre en place des lieux de sensibilisation pour comprendre les interférences entre tous les métiers urbains est un gage d’efficacité. Une ville résiliente est aussi celle qui apprend de ses défaillances et des retours d’expérience et qui s’adapte, en absorbant et en se préparant à une autogestion. Une bonne articulation entre spatialités et temporalités participe à traiter à la racine les problèmes survenus.

Le choix d’effectuer des simulations est stratégique pour d’atténuer les effets de défaillances en cascade qui peuvent provoquer un dysfonctionnement des réseaux et infrastructures urbaines. Le bon diagnostic donne lieu à une stratégie de résilience basée sur la définition du profil urbain en fixant des indicateurs de vulnérabilité qui cadrent les grands enjeux. Aussi, il faudrait construire les facteurs d’évaluation qui créeront des connaissances nouvelles pour bâtir des capacités d’action plus robustes. C’est une logique ville-réseau-risque qui se fonde sur les complémentarités entre les opérateurs pour mettre en cohérence des mesures situationnelles efficaces.

C’est d’ailleurs aussi pour cela que la résilience urbaine invite les gestionnaires à ne pas se cantonner à une simple gestion mais à tirer profit politiquement d’un événement en identifiant les faiblesses territoriales. Egalement, le raisonnement en coût global est nécessaire pour pouvoir évaluer mécaniquement les impacts et leurs conséquences socio-économiques et environnementales. Il faut savoir qu’on passe d’une réflexion mono infrastructurelle à une action pluri-infrastructurelle. Précisément, par une infrastructure mieux partagée et renouvelée, les réseaux télécoms seront mieux exploités pour supporter le choc et assurer une large couverture territoriale. En outre, les villes doivent disposer d’un système d’information géographique qui donne une lecture géo-spatiale optimisant les interventions. Pour garantir un commandement décentralisé, il appartient aux villes de s’outiller en PC de sécurité abritant une cellule de crise.

Surveiller la ville à partir de critères clés et des outils de mesure efficients facilitera toute anticipation pour ensuite bien manager et contrôler les éventuelles perturbations pouvant rejaillir sur certains réseaux sensibles. Réparer les manques des politiques et pratiques antérieures est primordial pour être prêt à d’autres évènements qui auront une influence sur les systèmes urbains en phase post-crise.

Le renfort de la résilience urbaine est conditionné à l’évolution réglementaire et à l’acceptabilité sociale. Une bonne gouvernance associant les communautés locales dans la prise de décision permettra aux élus de gagner la confiance de leurs administrés. Ce lien qui se construit par des actes, poussera les citoyens à suivre naturellement et à la lettre les conseils et recommandations des autorités. Par ce biais, la capacité d’embarquer les gens se retrouve renforcée pour leur faire comprendre les mesures de protection et ainsi préserver leur intégrité physique. Même en situation d’urgence, il faudrait mobiliser l’intelligence collective et l’innovation pour apporter des solutions immédiatement actionnables.

Une ville résiliente ne se contente pas de faire face à un événement destructeur. C’est aussi une ville qui se réinvente et qui anticipe de potentiels événements extraordinaires. Par cette projection, un territoire sera en mesure d’assurer la continuité des services de bases comme l’eau et l’électricité via la redondance des réseaux. Les réseaux électriques intelligents décentralisés (SmartGrids) constituent une solution pertinente pour renforcer localement les capacités d’approvisionnement. La résilience de villes, c’est s’adapter pour mieux se relever.

La gestion post-crise peut se matérialiser par l’organisation pertinente des chaines de solidarités et de la cohésion sociale, la participation les gens à des actions de bénévolat ou des activités civiques pour rendre leur espace plus agréable et renforcer leur attachement à leurs territoires. Finalement, le plus humain est de donner de la valeur à de petites choses qui améliorent le lien social. Cette ville plus résiliente tirera le meilleur des catastrophes éprouvantes grâce à une solidarité agissante et aux réseaux civiques solidement structurés. C’est l’union des individus qui fera la force de nos territoires et ressoude les liens pour surmonter les difficultés collectivement. Ce type de crise apporte vraiment son lot d’avantages. En quelque sorte, cela nous mène vers plus d’humanisme et moins d’individualisme.

Un désordre urbain peut être occasionné par des attaques terroristes, des catastrophes naturelles ou industrielles et des pandémies. Dans tous les cas, la priorité des priorités est de procéder à la sécurisation des personnes et des biens tout en préservant un fonctionnement quasi-normal des infrastructures critiques.

Pour le cas de la pandémie du Coronavirus, l’incertitude concernant sa durée est un facteur à prendre en considération dans la fabrique des villes plus résilientes. Une crise très longue est nettement plus grave qu’une crise courte et violente. Pour sortir d’une crise qui touche des milliards d’habitants à travers la planète, il serait utile de se servir des outils technologiques qui facilitent l’accès aux services de base.

La communauté Civictech a un rôle central à jouer dans l’accélération du déploiement des solutions technologies et leur adoption par les citoyens. Les chinois ont d’ores et déjà lancé une application qui suit le parcours des personnes contaminées et prédit le nombre des contagions. Ce type de solution a prouvé son efficience en Chine, le pays exportateur du Coronavirus. Aussi, l’américain Abbott Laboratories a développé un Test Portable capable de faire un dépistage express. Ces inventions répondent à la nécessaire massification des tests pour cesser cet engrenage mortifère.

Les paysages résultant de la catastrophe sanitaire du Covid-19 sont saisissants : Des espaces publics fantômes, des rues complètement vides, des transports quasi-inexistants et des commerces fermés. Dorénavant, les producteurs urbains doivent intégrer l’environnement et les comportements dans la configuration des futurs espaces de rassemblement humain. Pour obtenir les effets escomptés, il parait indispensable de ré-outiller les territoires pour susciter une certaine joie de vivre des citadins malgré les circonstances. Il semblerait que la densité n’est pas à remettre en cause. C’est par davantage d’agilité dans l’action publique et d’unification des ressources que les effets de la crise diminuent, que ce soit en zones rurales ou urbaines.

Les acteurs du monde des transports devraient faire le bilan des désordres induits par le Coronavirus. En effet, au-delà de la nécessité du maintien du service minimum en temps de crise, tous nos systèmes de transport doivent faire l’objet d’une réflexion collective incluant les entreprises et les communautés pour trouver des solutions plus adaptatives et soucieuses de l’environnement. Il est absolument fondamental de pendre du recul et de s’alimenter en propositions venant des populations. Le grand gagnant de cette crise profonde est la mobilité douce (la marche et le vélo). Tandis que la mobilité partagée a subi une baisse d’utilisation. Ce qu’il faut retenir aussi, c’est la nécessité de booster la logistique urbaine pour un meilleur acheminement des besoins et parfois des aides matérielles. Le robot de livraison autonome réduisant les contacts humains est déjà une réalité en Chine. Ce qui illustre l’évolution positive de ce secteur en mouvement.

La crise du Coronavirus est d’abord une crise climatique. Le confinement a eu pour résultat la réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et l’atténuation des externalités négatives. Cette solution, du moins provisoire, a eu le mérite de rendre plus visible l’impact de l’activité humaine sur la pollution de la planète. Comme réponse partielle à l’amélioration de la qualité de l’air, la ville de Paris a lancé l’outil Pollutrack afin de traquer les particules fines et identifier les perspectives d’amélioration. Encore faut-il rappeler que moins de véhicules thermiques, équivaut à moins de pollutions. C’est véritablement le nerf de la guerre.

En Europe, la Suède parait mieux préparée à la crise du COVID-19 que d’autres pays européens. Le secret de sa réussite réside dans son peuple, très innovant et éduqué, qui a l’habitude de respecter les normes de vie commune. Eu égard à son économie numérique bien ancrée, un nombre important de Suédois utilise les technologies solidaires et pratique le Télétravail en temps normal.

Certains pays en Afrique perçoivent brusquement l’immense importance du système de santé et enclenchent sous pression des opérations de colmatage comme l’équipement ultra rapide des hôpitaux en ressources essentielles pour répondre à une situation d’urgence. Ce contexte assombri a étalé au grand jour de multiples troubles urbains, à savoir une forte présence de quartiers informels posant problème pour plusieurs villes africaines à cause de l’hyperdensité de la population qui est contraire à la distanciation sociale, une mesure pourtant centrale pour endiguer la propagation du Coronavirus. Tout de même, Il y a lieu d’espérer que cette onde de choc fera renaître une autre Afrique, celle qui avance plus rapidement et qui se réforme structurellement.

Parallèlement à une chute économique vertigineuse, les conséquences sociales de la crise du Coronavirus sont à plusieurs niveaux, allant de l’isolement au manque d’activité physique. Le désordre de la vie publique ainsi que les nombreuses failles mises en évidence par cette crise incitent à réparer un système de gouvernance fracturé et le tourner vers ceux qui ont en ont le plus besoin. A cela s’ajoute, les coûts émotionnel et socio-économique du Coronavirus mettent en lumière l’impréparation du monde urbain pour combattre cet ennemi inconnu. En revanche, l’arrivée brutale d’une crise urbaine est souvent un moment de bascule, surtout que le caractère universel de ce virus rassemble toute l’humanité autour d’objectifs communs mobilisateurs.

L’intelligence et la résilience des villes se rejoignent. Cette complémentarité s’est dévoilée par plusieurs innovations sociales. Ainsi, la compagnie Américaine CulturIntel explore les outils d’analyse basés sur l’intelligence artificielle afin d’assister les villes dans la compréhension des sentiments de leur population et ajuster ensuite les décisions. Concrètement, à travers un échantillon de certaines villes aux Etats-Unis, il a été procédé au décodage des discours et des interactions dans les médias sociaux pour permettre aux responsables publics de déclencher des plans judicieux en fonction de la manière dont les personnes sont affectées, que ce soit sur le plan social, psychologique ou pratique.

Les bienfaits d’une stratégie de résilience urbaine pourront encore mieux se vérifier lors de la survenance d’une prochaine crise pour rebondir et construire des villes plus fortes. Adaptabilité, Anticipation, solidité des systèmes sont les mots clés d’une stratégie efficiente. Pour donner encore plus de force à ces démarches, il serait bénéfique de créer des passerelles entre les expériences des managers opérationnels et des prospectivistes.

Le moment est venu d’adopter un cadre ascendant, équitable et plus holistique, lié intrinsèquement à l’évolution quasi-permanente des villes. L’agilité politique, le sens du collectif, la rapidité des adaptations et la décarbonisation des infrastructures constituent la bonne formule pour sortir avec le moins de dégâts dans de terribles situations. Il faut sauter un grand pas pour changer les modèles en profondeur et mieux s’armer face à des crises qui surviendront à l’avenir. Le point essentiel est d’interconnecter les objectifs en mutualisant les interventions. Faire d’une crise une espérance est une partie intégrante de la performance d’une stratégie de résilience urbaine.

 

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