Mazzu à l'Union : Reculer pour mieux sauter?
by Christophe ReculezAvec l'arrivée de Felice Mazzu, l'Union Saint-Gilloise a frappé un grand coup, tant sportivement que médiatiquement. Malgré son échec - pour de multiples raisons - à Genk, le carolo reste un nom dans le monde des entraineurs belges et le club bruxellois espère bien, avec ce renfort, rejoindre la D1A.
"Pour l'Union, c'est fantastique", expliquait notre consultant Nordin Jbari dans " complètement pas foot " ce dimanche soir. "Ils vont avoir un entraineur qui apporte un coup de projecteur sur le club et qui a de la qualité. Du point de vue de l'Union, il n'y a donc pas à discuter: c'est une aubaine.".
Mais cette analyse est-elle valable dans l'autre sens? En d'autres mots: Mazzu a-t-il quelque chose à gagner en rejoignant l'équivalent de la division 2, niveau qu'il n' a plus connu depuis son départ du White Star en 2013 pour rejoindre le Sporting de Charleroi?
"Je ne pense pas!", explique Nordin Jbari. "Oui, il a connu des déboires à Genk mais ce fut le cas aussi de Hein Vanhaezebrouck par exemple. Et cela ne l'a pas empêché d'être champion avec Gand et de s'occuper d'Anderlecht ensuite. Je pense qu'il aurait du attendre. Je ne dis pas ça contre l'Union et je respecte la D1B. Mais je le répète: si c'est assurément un beau coup pour l'Union, j'en suis moins convaincu pour Felice. "
Une analyse que ne partage pas Alex Teklak, qui y voit plutôt une opportunité pour l'entraineur carolo. "C'est clair que lors de son arrivée à Genk, on avait le sentiment que c'était surtout une belle promotion pour Felice. Ici, c'est plutôt l'inverse. Mais le club a de l'ambition depuis quelques années et s'est offert avec Mazzu les moyens de celle-ci. Et puis, je pense qu’il va retrouver une ambiance familiale à l'Union sans pour autant y perdre en obligation de performance puisque son contrat ne comprend qu'une saison, avec une option d'un an supplémentaire en cas de promotion. Cela veut dire qu'ils veulent faire le point en fin de saison. Le seul risque que je vois réside dans la particularité de la D1B. Même si le championnat sera plus classique la saison prochaine, on continuera à jouer quatre fois contre la même équipe. Et enfin, on ne sait toujours pas vraiment qui sera dans cette division puisque Virton se défendra jusqu’au bout. Mais ce n'est pas insurmontable."
Reste aussi la question des possibilités qui s'offraient à l'ancien entraineur du Sporting de Charleroi. Et pour Alex Teklak, en cette saison particulière, les places sur le banc valent de l'or. " La crise actuelle a changé beaucoup de choses. Les budgets sont moindres et, indirectement, cela influence le marché des entraineurs. Les clubs hésitent à se séparer de leur coach, sous peine de devoir les dédommager. Et puis, avec l’arrêt du championnat, certains entraineurs n'ont pas du se défendre d'un bilan négatif en fin de saison. Le jeu de chaises musicales habituelles n'a pas vraiment lieu cette année."
Et enfin, selon Nordin Jbari, c'est aussi le caractère de Felice Mazzu qui l'a poussé à accepter le challenge unioniste. "Je connais un peu Felice et je sais qu'il a du mal à rester sans rien faire, sans travailler. C'est évidemment une qualité. Et, bien entendu, je lui souhaite de réussir pour lui et pour l'Union qui est un club mythique. La pression sera en tout cas énorme mais Mazzu sait gérer ça."
C'est en fin de saison, sans doute, que l'on saura si Felice Mazzu a fait le bon choix. Mais une chose semble certaine : En cas de bons résultats, Felice Mazzu devrait retrouver l’élite. Soit avec l'Union, soit avec un autre club. Il aura alors bel et bien reculé pour mieux sauter.