Sondage: Près de la moitié des Canadiens souscrivent à des théories du complot ou des croyances trompeuses entourant le coronavirus

Près de la moitié des Canadiens souscrivent à des théories du complot ou des croyances trompeuses entourant le coronavirus, notamment sur des remèdes miracles qui n'en sont pas, le rôle de la technologie 5G ou la conception du virus dans un laboratoire chinois à des fins malveillantes, selon une nouvelle étude.

Un sondage mené auprès de 2.000 Canadiens par l'école de journalisme de l'Université Carleton à Ottawa révèle que 46% d'entre eux croient en au moins une des quatre théories principales qui circulent en ligne concernant le virus. "Ce taux élevé est alarmant parce que les théories du complot risquent d'écraser un système de santé déjà débordé", a déclaré à l'AFP Sarah Everts, coauteure de l'étude et professeure à Carleton. Sa crainte, dit-elle, c'est que les gens ne prennent pas la menace du Covid-19 au sérieux et fassent fi des recommandations de la santé publique, notamment sur la distanciation physique, ouvrant la porte à une résurgence de l'épidémie.

Un quart (26%) des répondants, selon le sondage, croit en la véracité de la principale fausse nouvelle, soit que le coronavirus a été conçu comme une arme biologique dans un laboratoire en Chine et disséminé dans la population. 11% ne croient pas que la maladie soit grave et pensent qu'elle a été propagée pour dissimuler les effets nocifs présumés sur la santé de la nouvelle technologie 5G.

La police du Québec n'exclut pas que cette théorie ait motivé deux jeunes arrêtés récemment en lien avec l'incendie de plusieurs antennes-relais dans la province. Près du quart (23%) croit, à l'instar du président américain Donald Trump, que des médicaments comme l'hydroxychloroquine sont efficaces dans le traitement de la maladie, ce qui n'a pas été prouvé scientifiquement. Et 17% pensent que se rincer le nez avec une solution saline fournira une protection contre l'infection.

Le sondage a été mené du 5 au 8 mai et a une marge d'erreur de 2,19%. Les chercheurs soulignent que les gens passant beaucoup de temps sur les réseaux sociaux sont plus susceptibles de croire aux théories du complot. Environ 57% des répondants croient également pouvoir détecter la désinformation. Cette trop grande confiance explique pourquoi ces gens "se laissent duper", estime Mme Everts. Il est dans la nature humaine, selon elle, de vouloir comprendre ce qui se passe, surtout dans une crise où les gens se sentent anxieux ou impuissants. "Quand de mauvaises choses arrivent, nous voulons savoir pourquoi parce que c'est réconfortant, même si l'explication est bizarre", dit-elle.