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L'ambassade de Chine annonce avoir été piratée (illustration).© Wang Xin / Imaginechina / Imaginechina via AFP

Twitter : l'ambassade de Chine crie au piratage après un dessin polémique

La caricature représentait le drapeau américain en faucheuse de plusieurs pays, prête à s'attaquer à Hong Kong après, entre autres, l'Irak et la Syrie.

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Difficile d'y voir clair, ce lundi, dans le fil Twitter de l'ambassade de Chine en France. Dans la soirée du dimanche 24 mai, le compte officiel de l'ambassade, certifié par la plateforme, publiait un dessin susceptible de s'attirer une nouvelle fois les foudres de la diplomatie française. Un mème bien connu représentant la faucheuse exerçant, porte après porte, sa funeste activité.

Sur la version publiée ce dimanche, la faucheuse est vêtue d'un drapeau américain, sa faux ornée du drapeau d'Israël. Les portes des victimes sont surmontées du nom de différents pays (Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Venezuela et, encore fermée, Hong Kong). Les noms sont écrits en anglais, traduits en mandarin.

Quelques minutes après publication, le tweet contenant cette caricature est supprimé, mais n'aura pas échappé à grand monde et sera rapidement republié par un compte spécialisé dans le repêchage de tweets effacés. Dans la nuit, les mentions du compte de l'ambassade s'enflamment, celle-ci est contrainte de réagir et de se justifier. Si la violence de la caricature était loin de faire tache dans le fil Twitter de l'ambassade, particulièrement lorsqu'il s'agit de la sécurité à Hong Kong, le tweet de dimanche serait l'œuvre d'un pirate.

« Éclaircissement, annonce-t-on dans un tweet épinglé dès publication lundi en fin de matinée pour plus de visibilité. Quelqu'un a falsifié le compte officiel de Twitter de l'ambassade de Chine en publiant un dessin intitulé "Qui est le prochain ?" L'Ambassade tient à le condamner et s'attache toujours au principe de véracité, d'objectivité et de rationalité des informations. » Des excuses qui n'ont que peu convaincu les internautes.

Convocation en avril par le ministère des Affaires étrangères

Pirate ou non, la réaction rapide de l'ambassade vise probablement à désamorcer une éventuelle polémique, un mois après la convocation de l'ambassadeur auprès du ministre des Affaires étrangères. Jean-Yves Le Drian lui reprochait des propos critiquant la réponse occidentale au Covid-19 dans un article publié sur le site de l'ambassade.

L'article de l'ambassade affirmait notamment que des soignants travaillant dans des Ehpad avaient « abandonné leurs postes du jour au lendemain […] laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie ». L'utilisation de l'acronyme « Ehpad » (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), peu utilisé en dehors des frontières françaises, a pu laisser croire que l'ambassade évoquait la situation en France. Or le texte en chinois mentionnait uniquement des « maisons de retraite ». Et l'ambassade a indiqué mardi sur Twitter qu'elle évoquait en fait l'Espagne, où l'armée a retrouvé fin mars des personnes décédées dans ce type d'établissement.