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Vers un sommet européen "physique" pour négocier le budget

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Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne pourraient se réunir lors d'un sommet en vis-à-vis dans les prochaines semaines pour négocier le prochain budget de l'UE ainsi que le plan de relance de l'économie face à la crise du coronavirus, suspendant ainsi les mesures d'éloignement imposées pour contenir la pandémie, ont indiqué plusieurs diplomates et responsables.

L'Union européenne a du mal à fonctionner par visioconférence depuis que ses pays ont mis en place en mars un confinement de la population destiné à freiner la propagation du coronavirus, qui a stoppé net l'économie de la région et empêché les réunions régulières de ses dirigeants nationaux.

A Bruxelles, peu estiment qu'il sera possible que les négociations intenses sur le budget puissent se faire par Webex et la plupart des pays européens ont progressivement assoupli depuis début mai les mesures de confinement.

"Il ne peut pas y avoir d'accord sur le budget et le fonds de relance sans un sommet physique. Je n'ai encore rencontré personne qui penserait que c'est possible par visioconférence", a déclaré un diplomate européen de haut rang.

Les questions techniques, les problèmes de traduction et le caractère moins personnel des appels vidéo font qu'il est difficile pour les dirigeants européens de reproduire l'atmosphère de leurs sommets qui durent généralement toute la nuit.

La Commission européenne, organe exécutif de l'Union, présentera mercredi son projet de budget pour les 27 Etats membres, connu sous le nom de cadre financier pluriannuel et représentant environ 1.000 milliards d'euros, ainsi que le plan de relance économique qui l'accompagne.

Les pays membres tenteront à partir de là de parvenir à un accord, une tâche qui s'annonce ardue. La France et l'Allemagne se sont unies pour soutenir un plan de relance d'une valeur de 500 milliards d'euros prévoyant l'émission d'une dette commune européenne mais l'Autriche, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas se sont déclarés opposés à ce projet.

(Gabriela Baczynska, Blandine Hénault pour la version française, édité par Bertrand Boucey)