Les conseils d'une diététicienne psychocomportementale clermontoise pour reprendre de bons réflexes après le confinement
Sollicitée par beaucoup de ses patients pour gérer leur alimentation à la sortie de la période de confinement, la diététicienne-nutritionniste clermontoise Maëva Levasseur appelle à « être bienveillant avec soi-même et à ne pas se mettre la pression ».
Pendant la période de confinement, Maëva Levasseur a développé le principe de téléconsultation, et envisage de poursuivre « cette méthode qui marche bien ».
Face aux nombreuses questions posées par ses patient.e.s « pour reprendre des bons réflexes alimentaires, gérer le stress du changement de rythme », la diététicienne-nutritionniste qui est installée à Clermont-Ferrand et Chamalières affirme que « la condition majeure, c’est d’abord d’être bienveillant avec soi-même, de ne pas se mettre trop de pression, et de respecter ce que le corps exprime ; il faut apprendre à l’écouter au lieu de suivre uniquement les injonctions de sa tête et des médias, à enchaîner les régimes et les frustrations ».
L'alimentation, ce n'est pas seulement manger
Par l’approche globale de la diététique psychocomportementale, la professionnelle travaille « sur trois axes : le mental, les émotions et le corps, car l’alimentation, ce n’est pas seulement manger ».
Ainsi, elle s’applique à « apaiser le mental pour devenir libre d’agir, apprendre comment fonctionne l’alimentation émotionnelle, et croire en sa capacité naturelle pour répondre à ses besoins alimentaires ».
L'important, c'est de ne jamais être frustré
Après six semaines de confinement qui ont conduit les uns à davantage « cuisiner maison » mais d’autres à céder au grignotage et à pâtir du manque d’activité physique, Maëva Levasseur donne six conseils pour gérer son poids durablement : « il faut manger à sa faim, équilibrer ses repas, cuisiner, mastiquer, déculpabiliser, et bouger ».
Car la première clé, affirme la diététicienne, « c’est de ne jamais être frustré ». Exemple : « si on a envie de manger du chocolat en rentrant du travail mais que l’on mange une pomme à la place en se disant que c’est moins calorique ou meilleur pour la santé, ce n’est pas forcément une bonne idée, car l’envie de chocolat va rester ancrée dans votre cerveau... et le risque de craquer dans la soirée demeure, même si l’on a pris plusieurs petites collations pour tenter de la faire disparaître ! ».
« Manger une pomme quand on a envie de chocolat, ce n'est pas forcément une bonne idée car l'envie de chocolat demeure et il est probable que vous finirez quand même par craquer... en plus des collations que vous avez prises ! »Maëva LEvasseur (Diététicienne nutritionniste)
Maëva Levasseur invite chacun « à être à l’écoute pour détecter ses propres signaux de faim et de satiété ; c’est pour cela qu’il faut manger tranquillement, assis, en prenant le temps, faire appel à ses cinq sens pour apprécier ce qu’on mange ».
Réapprendre à écouter son corps pour (re)trouver son poids d'équilibre
Elle suggère de prendre plusieurs respirations profondes avant de commencer son plat « puis de manger sereinement, en sachant s’arrêter quand on n’a plus faim ; manger en s’écoutant permet de (re)trouver son poids d’équilibre, qui est propre à chacun ».
Maëva Levasseur invite aussi à « reconnaître ses envies de manger émotionnelles ; il faut manger pour se faire plaisir, et cuisiner est un excellent moyen pour cela ; c’est aussi faire plaisir aux autres, partager notamment avec des enfants ; cuisiner, c’est aussi la meilleure façon de savoir ce qu’on met dans son assiette, de choisir de bons produits, d’éviter les plats ultratransformés qui sont déconseillés ».
Il restera à « bouger, être actif parce que ça régule l’humeur. Réserver un créneau dans son agenda pour une séance de sport est parfois le seul moyen de s’y astreindre ».
- « Manger assez pour éviter le déficit calorique ». Au menu, tout simplement : trois repas par jour (avec collations si nécessaire) ; des protéines, des féculents (complets de préférence) et des légumes (de saison si possible) dans chaque assiette.
Laurence Coupérier