Coronavirus : le prix des masques jugé respecté par la répression des fraudes, qui pointe toutefois un déficit d'information aux consommateurs

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La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes s'est penchée sur la vente des masques à destination du grand public. 

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Des masques réutilisables dans la vitrine d'un magasin, à Paris, le 17 mai 2020.  (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

En quelques semaines, toute la France s'est mise au port du masque. Lundi 25 mai, la secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, a révélé les conclusions d'une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), visant à s'assurer de la qualité et du prix de vente de cet accessoire subitement devenu indispensable.

Verdict : l'encadrement des prix des masques destinés à lutter contre la propagation du coronavirus est "très majoritairement respecté", mais l'information à destination des consommateurs est encore souvent imparfaite. 

Des masques chirurgicaux vendus autour de 60 centimes 

Dans un communiqué de Bercy faisant le point sur les contrôles effectués par la DGCCRF, la secrétaire d'Etat estime que l'encadrement des prix des masques de type chirurgical (prix plafond à 95 centimes), que le gouvernement avait mis en place fin avril, est "globalement bien respecté, la majorité des masques étant d'ailleurs vendus à un tarif de l'ordre de 60 centimes, notamment dans la grande distribution"

"En ce qui concerne les masques textiles, et plus particulièrement les masques 'grand public' à filtration garantie, pour la plupart lavables et réutilisables plusieurs fois, leur prix de vente s'avère en moyenne inférieur à 50 centimes par utilisation, quel que soit le canal de vente", précise le ministère.

Pas assez d'informations sur le produit 

Il reste toutefois "des progrès à faire pour que les bonnes informations soient apportées aux consommateurs", notamment quant à la présence ou pas de notices d'utilisation des masques, parfois écrites en langue étrangère, poursuit Bercy. "Ces situations doivent être corrigées dans les plus brefs délais", affirme le communiqué, qui précise que des "avertissements" sous forme de rappels à la loi ont été faits à l'encontre de commerces qui n'avaient pas mis à disposition de leurs clients des notices d'information.

"Les enquêteurs ont également mis en évidence l'absence d'indication du nombre de lavages possibles voire une indication différente de celle pour lesquels les tests ont été réalisés", ajoute Bercy. Enfin, "les contrôles montrent une confusion possible entre les différentes catégories de masques pouvant être commercialisés".

Interrogée lundi sur RTL, Agnès Pannier-Runacher a assuré que "les problèmes contre lesquels nous luttons le plus férocement, ce sont les fausses allégations, c'est-à-dire des masques qui n'ont pas passé les tests et qui prétendent avoir des niveaux de filtration élevés (...) Nous voulons aussi que les notices d'emploi soient rédigées en français ou mises à disposition des consommateurs. Enfin, il faut que les consommateurs regardent le nombre de lavages, car souvent c'est cela qui fait le coût à l'usage."

177 avertissements pour pratiques commerciales trompeuses 

Au cours des trois premières semaines de mai, 5 673 établissements (supermarchés, pharmacies, grossistes, fabricants ou importateurs de masques de protection) ont fait l'objet d'un contrôle de la part des agents de la DGCCRF.

"Ces contrôles ont donné lieu à 177 avertissements, 18 injonctions de remise en conformité et 9 procès-verbaux pénaux en cas d'atteinte grave à l'information des consommateurs", pour pratiques commerciales trompeuses notamment, précise Bercy.

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