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Pénurie de carburant dans une station essence à Caracas, au Venezuela le 24 mai.
© Sipa Press

L’Iran joue les mouches du coche dans les relations Etats-Unis - Venezuela

La livraison de pétrole par Téhéran à Caracas, frappé par une pénurie de carburant, a tout pour susciter la colère de Washington

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Tête de pont d’une flotte composée de cinq navires, un premier pétrolier iranien a accosté ce week-end dans un port vénézuélien. Au total, l’Iran pourrait livrer ainsi 1,5 million de tonnes d’essence au régime de Nicolas Maduro.

Escorté par l’armée vénézuélienne, un pétrolier iranien, baptisé « Fortune » est arrivé à bon port les cales pleines. Quatre autres navires dépêchés par Téhéran sont attendus par Nicolas Maduro alors que son pays, disposant pourtant d’une des plus importantes réserves d’or noir du monde, souffre de pénurie d’essence ! La production locale serait tombée de 3 millions à 450 000 barils/jour et le Venezuela, qui en raffinait une très grande partie aux Etats-Unis, serait à sec du fait des sanctions américaines.

Depuis le coup raté de Juan Guaido, il y a un peu plus d’un an, les relations sont des plus fraîches entre Washington et Caracas. Elles ne sont guère meilleures entre les Etats-Unis et l’Iran. Autant dire que la livraison par ce dernier de 1,5 million de tonnes de carburant à un régime honni a tout d’une provocation à l’égard de l’administration américaine.

Cette dernière entend repasser à l’offensive sur le plan diplomatique, ce mardi, lors de la conférence organisée par l’Union européenne en faveur des 5 millions de réfugiés vénézuéliens en Amérique latine. « Ce besoin d’assistance humanitaire souligne le plus grand besoin de trouver une solution politique (...) Car cette assistance au peuple du Venezuela est seulement un pansement sur une hémorragie artérielle et ne stoppera pas la crise tant que Maduro restera au pouvoir » insistait, la semaine dernière, Carrie Filipetti, la sous-secrétaire adjointe au département d’Etat, en charge de Cuba et du Venezuela.

Interrogée par l’Opinion, la diplomate a démenti tout soutien des Etats-Unis à la récente tentative de coup d’Etat ratée par des mercenaires américains. « Je ne serais pas surprise si nous ne trouvions pas au bout du compte de forts liens entre cette opération et le régime », expliquait-elle en prêchant pour une «solution pacifique». Déplorant l’attitude de pays comme Cuba et la Russie qui ne facilitait pas les choses, elle pourrait ajouter, aujourd’hui, l’Iran à la liste.