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Bruno Le Maire
© Sipa Press

Renault pourra être aidé par l'Etat même si des emplois sont supprimés, affirme Le Maire

«Attentif à chaque emploi», le ministre de l’Economie ne va néanmoins pas refuser d’accorder son aide au constructeur automobile quand bien même il fermerait un site de production. Il exige toutefois que Renault participe à l’alliance pour les batteries électriques

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« Bien sûr que nous serons attentifs à chaque emploi, mais nous voulons laisser la possibilité à Renault d’adapter son outil de production », a déclaré Bruno Le Maire lundi 25 mai sur l’antenne de RMC/BFMTV. Le gouvernement français n’exige pas du constructeur automobile français qu’il ne ferme aucun site ou qu’il ne supprime aucun emploi en échange d’un prêt garanti par l’Etat, car c’est une politique des « grandes proclamations », qui « a échoué » dans le passé, a expliqué le ministre de l’Economie et des Finances, précisant qu’une participation plus élevée de l’Etat au capital de l’entreprise n’était pas à l’ordre du jour.

Bruno Le Maire a en revanche conditionné ce prêt garanti de cinq milliards d’euros à la participation de Renault au projet européen de développement d’une filière de fabrication de batteries électriques. « Il y a un engagement que doit prendre Renault : c’est d’être actionnaire de l’alliance pour les batteries électriques. Cela fait partie des sujets qui sont encore en discussion », a affirmé le ministre sur RMC/BFMTV. Il a ainsi rappelé que ce prêt bancaire crucial pour Renault n’était « toujours pas signé » puisqu’« il y a encore des choses en négociation » dans le cadre du plan de soutien au secteur automobile, principalement en crise à cause de la pandémie de coronavirus.

L’alliance pour les batteries est un projet franco-allemand auquel participent PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) et le fabricant de batteries Saft, filiale de Total.

Blocage. Mardi, Emmanuel Macron doit présenter un plan d’aide au secteur automobile qui s’accompagnera en contrepartie d’engagements sur l’investissement et l’emploi en France. Bruno Le Maire a dit que ce plan contiendrait des mesures « fortes ». Le président de la République pourrait notamment annoncer un renforcement de la prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule plus propre.

C’est « un instrument très efficace » pour aider les constructeurs à déstocker les véhicules qui n’ont pas trouvé preneur du fait du confinement, a estimé Bruno Le Maire. « Il y aura (...) aussi des réponses » sur le développement des bornes de recharge pour véhicules électriques. Le ministre a rappelé que le plan reposera sur trois orientations : « relancer la demande », « soutenir les PME » et des « engagements » de la part des constructeurs sur la fabrication en France des véhicules « nouveaux », citant notamment les technologies électriques et hybrides.

Selon la CGT, plusieurs salariés bloquaient lundi matin l’accès à la Fonderie de Bretagne, à Caudan (Morbihan), pour protester contre la possible fermeture de cette usine qui emploie environ 370 personnes.

Renault, avec ses alliés nippons Nissan et Mitsubishi, doit annoncer mercredi un plan stratégique pour l’alliance franco-japonaise et le groupe français doit ensuite dévoiler vendredi les contours d’un plan d’économies de deux milliards d’euros, annoncé en février. Renault a convoqué les représentants du personnel du groupe à une réunion jeudi soir. « C’est là que la direction générale officialisera ce qu’elle appelle la réduction des coûts de deux milliards, dans laquelle on peut s’attendre à de nouvelles diminutions d’effectifs, voire à des fermetures de site », a déclaré Fabien Gâche, représentant de la CGT.

(Avec Reuters)