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Philippe Walkowiak
© RTBF

Avec les compliments du Vlaams Belang

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Tout se déroule pour le mieux pour le Vlaams Belang. Ou presque.

Déjà principal vainqueur du scrutin d’il y a un an, le parti d’extrême-droite se porte au mieux dans les intentions de vote des électeurs flamands, à l’inverse de toutes les autres formations du nord du pays… PVDA excepté, et encore.

Vases communicants

Cela devient un grand classique dans le paysage politique flamand : entre N-VA et VB, ce que l’un perd, l’autre le gagne.

En 2014, le parti de Bart De Wever avait asséché la droite de la droite. Cela lui avait permis de devenir la clé de voûte du gouvernement Michel, alors que la coalition sortante avait progressé au nord du pays.

Cinq ans, effet de balancier. La N-VA envoie Charles Michel se faire lanlaire sur fond de pacte onusien sur les migrations, rebaptisé nauséeusement " pacte de Marrakech ". Cela faisait suite déjà à l’échec avéré des nationalistes lors des élections communales de 2018. La N-VA espérait " se refaire " en jouant la carte migratoire. A ce jeu nauséabond, l’électeur flamand a préféré ou a retrouvé l’original. Un original qui entre-temps s’était rajeuni, relooké, usant et abusant des médias sociaux, au point de songer à présent au pouvoir, à la différence du Vlaams Blok ou de la version précédente du Belang. Le nouveau Belang avance en connaissance de cause, comme l’a illustré #Investigation.

Samen een meerderheid, cette coalition entre N-VA et VB devient à présent une possibilité. Le long pas de deux estival entre Bart De Wever et Tom Van Grieken crédibilise ce scénario.

Atomisés façon puzzle

Le reste du paysage politique du nord du pays demeure éparpillé. Très éparpillé. Quatre partis à 11% désormais, un cinquième (le PVDA) à 8%.

Cela étant, le bloc nationaliste progresse très peu : en mai 2019, N-VA et VB pesaient ensemble 44,2% (25,5+18,7) ; à présent, 44,8% (20,3+24,5).

L’atomisation de la représentation politique néerlandophone affaiblit l’actuel gouvernement flamand. L’équipe de Jan Jambon ne disposerait sans doute plus d’une majorité au sein du Parlement flamand.

Cela complexifie (si c’est encore possible) la situation au niveau fédéral. La pandémie a fait perdre de vue qu’il n’y a plus de (véritable) gouvernement fédéral en Belgique depuis décembre 2018. En revanche, les partis flamands vont refréner leurs éventuelles velléités d’un retour aux urnes.

Condamnés à s’entendre. Le scénario d’un gouvernement fédéral sans la N-VA, ne vit pratiquement plus au nord du pays. L’arrivée d’Egbert Lachaert à la tête des libéraux et l’entregent de Conner Rousseau à tisser des liens entre PS et N-VA poussent à la solution " impossible " entre les deux principales formations des deux principales communautés.

Le Vlaams Belang en soupire d’aise. Son été sera beau.

@PhWalkowiak