Le plastique de nouveau fantastique ? Certainement pas pour la planète
by Auteur(s): FranceSoirLe plastique à usage unique devait disparaître peu à peu de notre quotidien. Il fait pourtant un retour en force depuis le début de la crise sanitaire.
Dans le milieu médical, l’utilisation du plastique a été logiquement démultipliée en raison de la pandémie de Covid-19. Masques à base de polypropylène, mais aussi surblouses, surchaussures, gants, etc., ce matériau s’est naturellement révélé indispensable.
Le plastique a également reconquis notre environnement quotidien, des plaques de plexiglas installées un peu partout aux visières portées par de nombreux travailleurs, au premier rang desquels les caissiers de nos supermarchés.
Le bond en avant de l’emballage
Flacons de gel hydroalcoolique, contenants pour les "drive alimentaires", masques grand public en polyester, fruits et légumes en barquettes plastifiées… la liste est longue des plastiques jetables qui font désormais partie de notre quotidien. Le secteur de l’emballage plastique a connu un bond de 30 % de sa production depuis le mois de mars. Interrogée par Ouest France, Nathalie Gontard, ingénieure à l’Inra parle d’un « retour en arrière » :
« On a fait un pas en avant, on est en train de faire deux pas en arrière »
Elle évoque bien sûr le plastique tel qu’il est revenu dans notre vie. Car si l’on note le retour en force du plastique dans les commerces et dans le milieu médical, il faut garder à l’esprit qu’à l’inverse l’activité a été stoppée en ce qui concerne l’emballage industriel, comme le souligne le président de la fédération professionnelle de l’emballage plastique, Elipso.
Emmanuel Guichard l’affirme au Huffington Post : « Sur l’ensemble de l’année 2020, nous aurons produit moins d’emballages plastiques qu’en 2019 ».
Les associations vigilantes
Du côté des associations de défense de l’environnement, on s’inquiète surtout d’un retour des mauvaises habitudes, comme l’utilisation de verres en plastique à usage unique au lieu de gobelets consignés dans le secteur de la restauration. Zéro Waste France, par exemple, se déclare « vigilante », tout en souhaitant que « les consommateurs gardent l’envie d’aller vers moins de déchets. Il faut espérer que le gouvernement garde le cap ».
Fin avril, Brune Poirson, la secrétaire d’État à la transition écologique, a tenu à rassurer en évoquant le maintien du calendrier,
à savoir la lutte contre le suremballage plastique dès 2022 et l’interdiction des emballages à usage unique d’ici 2040.