L'ambassade de Chine en France plaide le piratage après un énième dérapage
by valeursactuelles.comRéputé pour ses dérapages à répétition, le compte Twitter de l’ambassade de Chine en France avait publié un dessin représentant la mort drapée dans un drapeau américain et s’apprêtant à frapper à Hong Kong.
Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, l’ambassade de Chine en France est devenue, par le biais d’un compte Twitter particulièrement actif, une usine à propagande et à fake news. Nouvel exemple frappant, dimanche 24 mai, avec la publication sur le réseau social d’une illustration qui sous-entend que les Etats-Unis et Israël vont perpétuer un massacre à Hong Kong, après avoir mis l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine ou encore le Venezuela à feu et à sang. Si l'image a rapidement été supprimée, la diplomatie chinoise a plaidé le piratage, sur Twitter. « L'ambassade tient à le condamner et s'attache toujours au principe de véracité, d'objectivité et de rationalité des informations », indique-t-elle.
Une polémique sur fond de bras de fer sino-américain
Sur cette illustration métaphorique, on aperçevait la mort, vêtue d’un drapeau américain et portant une faux en forme d’étendard israélien frapper à une porte au-dessus de laquelle est inscrite la mention Hong Kong. Derrière elle, plusieurs portes ouvertes d’où s’échappent des mares de sang, par laquelle la mort est déjà passée et au-dessus desquelles sont inscrits les noms de pays tels que l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Ukraine ou encore le Venezuela.
Par cette image choquante, l’ambassade de Chine en France accusait donc les Etats-Unis d’être responsable des conflits qui ont marqué ces pays et de vouloir en créer un nouveau, à Hong Kong. En cause notamment, les menaces de sanctions prononcées par les Etats-Unis, en réaction à un projet chinois de loi sur la sécurité nationale à Hong Kong. Lors d’un point presse tenu ce lundi 25 mai, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangère Zhao Lijian a d’ailleurs déclaré que la Chine prendrait des contre-mesures si les Etats-Unis tentaient de nuire à la sécurité nationale de la Chine.
L’ambassade chinoise en France, habituée des polémiques
Depuis plusieurs semaines, l’ambassade de Chine est une habituée des dérapages en tout genre. L’ambassadeur Lu Shaye a d’ailleurs été convoqué en urgence, le 14 avril dernier, par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, après un texte au vitriol publié sur le site de l’ambassade attaquant la gestion de la crise par la France. Le compte Twitter de la diplomatie chinoise n’a pas non plus hésité à relayer des tweets qualifiant de « fascistes » certains médias français. A l’initiative de cette stratégie offensive : l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye. Celui qui fut vice-maire de Wuhan entre 2014 et 2015 est arrivé en France en septembre 2019 et incarne une nouvelle génération de diplomates chinois, friands des réseaux sociaux et de la polémique. D’après Challenges, c’est même l’un des théoriciens de la nouvelle tactique de Pékin. « Il a dirigé le centre de réflexion du bureau des affaires étrangères du parti communiste », explique Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique, à l’hebdomadaire. « Il a pensé avec d’autres cette approche plus agressive qui a notamment débouché sur l’utilisation massive de Twitter par les ambassades chinoises depuis 2019 ».