Un navire iranien chargé de produits pétroliers arrive au Venezuela : Maduro nargue Trump
by Joël ChatreauIl porte parfaitement son nom, surtout pour le président du Venezuela : le pétrolier "Fortune", en provenance d'Iran, va accoster sous peu dans le nord du pays, à la plus grande joie de Nicolas Maduro. D'autant que ce navire doit être suivi par quatre autres bâtiments envoyés par le régime iranien, qui se positionne de plus en plus comme un allié de son homologue vénézuélien. Et pour cause, ils ont un ennemi en commun, le président des Etats-Unis, Donald Trump.
1,5 million de barils, le gros lot pour Maduro
L'aide n'est pas des moindres : au total, selon des médias vénézuéliens, la flotte doit acheminer près de 1,5 million de barils de différents produits pétroliers, notamment d'essence. C'est un soulagement pour Maduro car les pénuries de carburant se sont encore aggravées dans le pays à cause de la pandémie de coronavirus et de ses conséquences.
La première livraison iranienne est en vue, proche des côtes de l'Etat de Sucre, au nord. La télévision d'Etat du Venezuela affirme que le pétrolier est attendu à Puerto Cabello, un port situé dans un autre Etat, celui de Carabobo, où se trouve effectivement une raffinerie. Le "Fortune" est escorté par des navires militaires vénézuéliens, a fait savoir haut et fort le ministre du Pétrole, Tareck El Aissami, en remerciant, je cite, "notre soeur la République islamique d'Iran". Le message indirect est évidemment adressé aux Américains.
Nicolas Maduro, triomphant, a lancé:
Seule la fraternité des peuples libres nous sauvera !
Les quatre autres pétroliers passeront-ils ?
L'arrivée des autres "sauveurs" qui ont pour noms le "Forest", le "Petunia", le "Faxon" et le "Clavel" est attendue dans les prochains jours, toujours selon le ministre du Pétrole. Téhéran s'est voulu bien clair de son côté, mettant en garde les Etats-Unis s'ils empêchaient la livraison de ces produits pétroliers aux autorités de Caracas.
Washington, qui ne cache en rien vouloir la chute du pouvoir autoritaire de Nicolas Maduro, impose des sanctions économiques à Caracas sur ses exportations de brut. Le Venezuela, qui est le "roi du pétrole" puisqu'il détient les plus grandes réserves au monde, affirme que ces mesures sont responsables de l'effondrement de sa production. De nombreux experts mondiaux l'expliquent plutôt par une très mauvaise gouvernance et une corruption récurrente des hauts responsables.