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La retraite sereine de Guy Mongrain

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Entre le temps qu’il passe avec ses petites-filles adorées et son intérêt toujours très vif pour l’actualité, Guy Mongrain ne s’ennuie pas, près de deux après sa retraite du monde de la télévision.

Plus précisément, le 27 juin prochain marquera le deuxième anniversaire de son départ de «La poule aux œufs d’or» et de TVA.

«Ça va tellement vite!» s’émeut l’ex-animateur, toujours aussi affable et sympathique, qu’on a rejoint pour une entrevue la semaine dernière, alors qu’il se prélassait dans la cour de son domicile, sur la Rive-Nord de Montréal.

Il dit vivre paisiblement le confinement.

«Comme je dis à mes proches, moi, je fais partie des chanceux, des privilégiés: je n’ai pas mis mon travail en pause, j’étais déjà en pause. Ce qui me permettait de faire beaucoup, beaucoup de choses, à mon goût et à mon rythme. Ça serait de la gourmandise que de me plaindre», souligne celui qui célébrait ses 67 ans le 21 avril.

Fier grand-papa

Comme bien d’autres, Guy Mongrain a dû, depuis la mi-mars, mettre sur pause sa passion des voyages. Il se remémore avec nostalgie son safari-photo en Afrique de l’automne dernier, et son périple sans le sud de l’Inde, effectué en tout début d’année. Et c’est sans compter son engouement, connu, pour les «maisons voyageuses» (véhicules motorisés). Il pourra toutefois bientôt se rabattre sur son vélo, le tennis et la natation.

«Ça me peine, parce que je me demande à quel moment je pourrai reprendre ce goût du voyage», se désole l’homme, qui rêve maintenant du nord de l’Inde en vue du jour où ça sera possible.

Père de deux grands garçons, il connaît le bonheur d’être grand-papa grâce à son fils ainé, qui l’a gratifié de «deux petites cocottes», «deux trésors», dont il parle avec du velours dans la voix. Il s’amuse d’ailleurs du sens de la répartie de la plus jeune, capable, semble-t-il, d’un épatant humour pince-sans-rire.

«Elles ont huit et cinq ans maintenant, et elles savent (pour le confinement), s’enflamme le chef de clan. Elles viennent chez nous pour porter et prendre des choses, et elles restent à distance. Pour les grands-parents qui ont de petits petits-enfants, dont le seul désir est de sauter dans leurs bras, ça doit être plus cruel... Nous, on fait des visioconférences, et elles nous envoient plein de bisous et de câlins virtuels. Le contact est encore là!»

Côté télévision, Guy Mongrain dit faire régulièrement sa «provision de nouvelles, de documentaires et de reportages», mais il «passe en mode musique» rapidement, explique-t-il. Il s’est récemment bidonné devant «C’est comme ça que je t’aime» et «La Maison-Bleue».

Et «La poule aux œufs d’or»? Il allonge un «non» catégorique lorsqu’on lui demande s’il a regardé la nouvelle mouture, avec Sébastien Benoît et Julie Houle.

«Moi, je ne suis plus là et ce n’est plus de mes affaires, tranche-t-il. J’ai, à mon compteur, 25 ans de pur bonheur et de plaisir à avoir fait ça. Maintenant, ce sont deux personnes différentes qui occupent la maison, mais mettent des couleurs différentes sur les murs. Je suis sûr qu’ils font une bonne "job". Je le répète encore : je ne commencerai pas à jouer à la belle-mère. Et je m’excuse auprès des belles-mères, parce que la mienne est adorable et pas chigneuse pour deux sous! (rires)»

S’exprimer sur Twitter

Le féru d’information qu’est Guy Mongrain prononce aussi ses opinions sur Twitter, où il s’abreuve d’actualité québécoise, canadienne et étrangère, sans être constamment rivé à son fil de discussion.

Lui qu’on connaît comme un être posé sait également s’indigner : pendant l’entretien, il commente notamment l’indemnité de départ d’Alain Bellemare de Bombardier (qu’il juge «indécente», clame-t-il), le style de gestion de Donald Trump et les propos récents de François Legault sur le journal «The Gazette», ainsi que certaines décisions du trio de «la messe de 13 h» (François Legault, Horacio Arruda et Danielle McCann). Il dit en avoir contre les amalgames et les clichés («les vieux», «les jeunes», «les snowbirds», etc.) et déplore le fait qu’on ait «de plus en plus de sources d’information et de moins en moins de sources de vérité.» Ce sont des points de vue qu’il a également partagés sur le réseau social au petit oiseau.

«Je ne suis pas à la conquête du "J’aime" ou du petit cœur, ou des trucs semblables, ironise-t-il gentiment. Je le fais parce que ça me passe par l’esprit, et à titre de citoyen. Et je suis capable de m’excuser quand je fais une erreur.»

Il s’inquiète également du résultat qu’engendrera la pandémie sur les jeunes familles, considérant, détaille-t-il, que le taux d’endettement canadien moyen en mai 2019 était d’environ 172 %.

«Au bout du chemin, il n’y aura pas juste des arcs-en-ciel», observe tristement Guy Mongrain.