Le marché international détraqué, il faudra entreposer l’abondant sirop d’érable

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La saison 2020 du sirop d’érable a été généreuse… mais la COVID-19 détraque le marché. Les producteurs acéricoles sont donc à la recherche d’entrepôts pour stocker l’or blond le temps que la tempête pandémique passe.

«La bonne nouvelle là-dedans, c’est que le sirop d’érable n’est pas périssable!» remarque la directrice des communications corporatives de leur syndicat, Hélène Normandin. «Donc, on travaille présentement à avoir des entrepôts pour pouvoir entreposer ça. On veut s’assurer d’être capable, en attendant de pouvoir tout vendre, de mettre ça en entrepôt.»

C’est que la nature a été agréable avec les acériculteurs québécois ce printemps. Le bilan final sera publié incessamment. Mme Normandin peut néanmoins déjà s’avancer : «On s’attend à ce que ça va avoir été une très bonne saison.»

Les informations reçues du terrain laissent présager des quantités appréciables, ajoute-t-elle.


« La météo était vraiment propice cette année. […] On n’a pas eu de grosses chaleurs. Ç’a été une très bonne saison. »
— Hélène Normandin


Reste à voir si tout ce sirop trouvera des acheteurs sur les marchés internationaux. Car l’essentiel de la production québécoise y est écoulé. Sur les quelque 159 millions de livres récoltées en 2019, plus de 100 millions ont été exportées, note Mme Normandin.

Sauf que la pandémie de coronavirus SARS-CoV-2 change la donne. D’où la recherche d’entrepôts pour conserver les barils jusqu’à l’accalmie. «Il y a un peu d’incertitude. On s’attend à ce qu’il puisse y avoir une nécessité de mettre du sirop en réserve.»

Aide réclamée

Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec ont, par ailleurs, mis sur pied un comité spécial qui demandera de l’aide aux gouvernements afin de soutenir les acériculteurs-restaurateurs.

Ils ne sont pas très nombreux, fait valoir Hélène Normandin. Sur les 7400 entreprises recensées, les cabanes de type «commerciale» ou «restaurant» ne sont guère que quelques centaines.

Mais elles auraient été «gravement touchées» par le confinement imposé par l’État. «Pour ces producteurs-là, c’était catastrophique.» Leurs ventes sont concentrées au printemps, souligne Mme Normandin. Il ne sera donc pas possible de récupérer les pertes de 2020.