Tandis que la question de l’autosuffisance alimentaire revient en lumière à la faveur du coronavirus, à Tours, un collectif de citoyens a décidé de prendre le taureau par les cornes. Son nom ? Les jardinières masquées. Son objectif ? Planter des fruits et des légumes en ville, partout où c’est possible.
Dans la soirée du vendredi 23 mai, une semaine après une première action similaire, Les Jardinières masquées ont de nouveau frappé. Par groupes de dix et dans le respect des règles de distanciation physique, 45 membres du collectif ont investi un parterre de la ville pour y planter des tomates et des melons.
« Simplement des citoyens désireux de se réapproprier les espaces délaissés pour cultiver des fruits et légumes et les mettre à la disposition de tous. »
Une démarche née en pleine pandémie de coronavirus dont la fulgurance a brutalement rappelé la fragilité de notre sécurité alimentaire.
« Après l’urgence des masques, il y a l’urgence de l’autosuffisance alimentaire. Le mouvement a démarré surtout parce que certains bénévoles ne pouvaient plus s’acheter de nourriture. »
« On a mis en place des collectes, avec les Restos du coeur, la Banque alimentaire, mais c’était plus logique de commencer à produire en ville une nourriture propre, locale. »
Concret et spectaculaire, ce genre d’action vise aussi à sensibiliser les autorités locales et à mettre la question de l’autosuffisance alimentaire au cœur des enjeux de la ville. À ce sujet, le collectif des Jardinières masquées espère d’ailleurs rencontrer les responsables des espaces verts de la ville de Tours afin d’envisager une collaboration.
Produire collectivement sa propre nourriture à l’endroit où l’on vit ? Voici probablement une piste à suivre et à creuser.