Lille: quand le Covid-19 redessine les contours de la délinquance
Dans deux incidents distincts, qui se sont produits à Lille, les nouveaux réflexes adoptés contre le coronavirus ont très clairement joué en défaveur des voleurs.
by Publié leIl se met à lui sourire, avant de le forcer à lui serrer la main et de lui taper dans le dos.
Mercredi dernier, rue Morisson, dans le centre de Lille, des habitants aperçoivent deux jeunes gens au comportement étrange. Si singulier que les rôdeurs finissent par susciter un appel aux services de police.
Les flâneurs sont accusés de « casser » des véhicules et de se servir dans les habitacles. Les témoins expliquent que les deux suspects ne seront pas difficiles à reconnaître. L’un porte un flamboyant masque rouge et l’autre a le bras en écharpe…
Quelques minutes plus tard, une patrouille repère discrètement le duo de piétons. Effectivement, sous les yeux des fonctionnaires, les deux compères brisent la vitre d’un utilitaire et commencent à se servir à l’intérieur.
Ils expliqueront leur geste deux jours plus tard, face à un tribunal, appuyés par l’avocate Alice Cohen-Sabban.
La veille, place de la République à Lille, M. B., 23 ans, s’est lui essayé à un autre exercice. Repérant un jeune homme totalement inconnu, ce Tourquennois se met à lui sourire, avant de le forcer à lui serrer la main et de lui taper dans le dos. « À une époque où il est recommandé de se dire bonjour en évitant de se toucher, ça interpelle », résume la présidente Alice Laplume.
L’explication de cet accès soudain d’affection s’expliquera vite. Le promeneur sentira rapidement sa chaîne de cou s’envoler. Heureusement pour lui, M. B., finalement pas si adroit, la laissera tomber. Le bijou plongera dans les plis des vêtements de la victime.
« Mon client a été poussé au vol par d’autres », assure Me Cohen-Sabban, également en charge de ce dossier.
Sanction : trois mois de prison avec sursis pour les deux roulottiers, pour qui il s’agit de la première condamnation ; huit mois avec sursis probatoire pour M. B.