Comment enlever le masque de grossesse ?
by Chloé ThibaudIl est l’un des maux les plus redoutés par les femmes enceintes : le masque de grossesse, appelé scientifiquement mélasma (ou chloasma quand il advient en dehors de la grossesse), est une hyperpigmentation de la peau. Sa manifestation est notamment due aux œstrogènes, hormones sécrétées en quantité importante pendant la grossesse, qui favorisent à leur tour la sécrétion de mélanine. Si vous êtes enceinte et que vous vous exposez au soleil, des taches brunes peuvent donc apparaître au niveau de votre visage, notamment sur le front, au niveau de la paupière inférieure et de la lèvre supérieure, zones les plus souvent atteintes. “Le masque de grossesse peut aussi être lié à certaines contraceptions ou à un terrain génétique : on en retrouve souvent chez des femmes dont la mère ou la grand-mère étaient atteintes. Mais il arrive aussi que des hommes aient un mélasma, détaille le docteur Caroline Defossez-Tribout, dermatologue. En fait, on ne connaît pas très bien son mécanisme exact, du moins on ne connaît pas tout de cette pathologie, ce qui explique pourquoi son traitement est difficile.” En effet, une fois installé, le masque de grossesse est très difficile à faire partir.
Comment enlever le masque de grossesse ?
“Le problème du masque de grossesse, c’est qu’on n’est jamais sûr à 100 % de le traiter pour de bon, explique notre dermatologue. C’est une pathologie vraiment très récidivante.” Toutefois, il existe plusieurs remèdes pour l’estomper le plus possible :
- les crèmes dépigmentantes que l’on peut acheter sans ordonnance en pharmacie, qui sont à mettre tous les jours sur le visage mais dont l’efficacité est, selon elle, “vraiment modérée”.
- les préparations ordonnées par un médecin dermatologue, réalisées sur-mesure par le pharmacien et contenant un produit actif qui s’appelle l’hydroquinone. “C’est l’actif le plus efficace contre l’hyperpigmentation. On le dose de façon plus ou moins importante en fonction du type de peau de la patiente et de la pigmentation présente. On peut là aussi l’appliquer quotidiennement.”
- le peeling dépigmentant : “Ce type de peeling est différent d’une exfoliation, il cible le pigment et ensuite la peau ne pèle pas, n’est pas inflammée comme elle peut l’être avec une desquamation. Si on a recours à un peeling, il faut par ailleurs continuer d’utiliser ses crèmes. C’est un traitement long, qui nécessite d’être vraiment motivée car il faut le refaire tous les ans et on sait que les récidives sont plus ou moins importantes les deux, trois premières années.”
Quid du laser pour se débarrasser du masque de grossesse ?
On a tendance à penser que le laser peut être utilisé pour se débarrasser du masque de grossesse. Mais c’est faux ! “On ne l’utilise quasiment plus, explique le docteur Defossez-Tribout. Autant cela marche très bien contre les taches brunes qui apparaissent dans le vieillissement de la peau, autant c’est inutile voire contre-productif pour le masque de grossesse.” En effet, le principe du laser étant d’éclater les pigments en très fines particules pour que le système immunitaire de notre corps aille “grignoter” et éliminer ces pigments, cela provoque une inflammation importante au niveau de la peau, et cette inflammation provoque... une sécrétion de pigments. “C’est un vrai cercle vicieux !”, commente-t-elle.
Masque de grossesse : mieux vaut prévenir que guérir
En conclusion, l’idéal est de tout faire en amont pour empêcher le masque de grossesse d’apparaître, d’autant plus si l’on a des antécédents familiaux. Les conseils de notre spécialiste ? “Se protéger tout le temps contre le soleil, même en hiver, grâce à une crème avec des filtres UVA et UVB, mais aussi avec des filtres contre la lumière bleue ! Depuis peu de temps, on sait que la lumière que reflètent nos écrans d’ordinateur, de tablette ou de téléphone favorise aussi cette hypersécrétion de pigments. Il y a encore peu de crèmes solaires sur le marché qui incluent ce filtre-là à leur formule, donc je conseille en supplément à mes patientes d’installer directement un filtre anti-lumière bleue sur leurs appareils.”
Et si vous avez déjà eu un mélasma et que vous vous apprêtez à reprendre une contraception, n’oubliez pas de le signaler à votre gynécologue pour éviter une récidive. Il vous prescrira ainsi une pilule moins dosée en œstrogènes et donc moins inductrice, ou bien un autre type de contraception, comme le stérilet sans hormones, par exemple.