Le gouvernement lance un “Ségur de la santé” pour sauver l'hôpital
by valeursactuelles.comDésavoué par la crise du coronavirus, le gouvernement débute sept semaines de concertation pour améliorer la prise en charge des malades et les conditions de travail des soignants.
La crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus a souligné l’état catastrophique de l’hôpital français. Sous pression, le gouvernement a donc décidé de tenter d’apporter des solutions, en lançant ce lundi 25 mai un « Ségur de la santé », du nom de l’avenue où se situe l’une des entrées du ministère de la Santé. Durant sept semaines, l’Etat va ainsi ouvrir plusieurs chantiers au cours de discussions coordonnées par l’ex-secrétaire générale de la CFDT Nicole Notat, rapporte notamment franceinfo. Ils couvriront plusieurs thèmes chers au personnel hospitalier, afin d’améliorer la prise en charge des malades et les conditions de travail des soignants.
Augmentation des salaires et réorganisation du temps de travail
La principale urgence concerne l’augmentation des salaires. Lors d’une récente visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Emmanuel Macron avait été interpellé à ce sujet par deux infirmières « désespérées ». Ce geste est en effet attendu depuis longtemps par les syndicats, qui dénoncent régulièrement la faiblesse des salaires dans les hôpitaux, où un infirmier touche 1 500 euros net en début de carrière, soit l’un des niveaux les plus faibles des pays de l’OCDE. Le ministre de la Santé Olivier Véran a ainsi promis que l’objectif était d’atteindre un « niveau de rémunération » équivalent « à la moyenne européenne ». Aujourd’hui, d’après les organisations syndicales, le différentiel est de l’ordre de 300 euros par mois. A cette augmentation de salaire, s’ajoute également la réorganisation du temps de travail. A ce sujet, Olivier Véran a également assuré vouloir « revoir le cadre d’organisation du temps de travail à l’hôpital », souhaitant remettre en cause les « carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage ».
Gestion des patients et plan d’investissement
Pendant ces sept semaines de concertation, l’exécutif a également promis d’aborder la « question des montées en compétences » pour « mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels ». L’objectif affiché est de renforcer l’attractivité des hôpitaux, qui peinent globalement à recruter et à fidéliser leurs salariés. Mais la gestion des patients sera aussi au cœur de ce « Ségur de la santé ». « Notre système de santé n’est pas encore assez centré sur le patient, sur son parcours. Il n’est pas assez performant non plus dans son pilotage », a reconnu le ministre de la Santé, tandis que le gouvernement a promis de combattre la « suradministration » en donnant plus de poids aux « médecins ». Enfin, le gouvernement proposera, comme promis par Emmanuel Macron, « un plan massif d’investissement » qui consistera notamment à renouveler le matériel dans les hôpitaux et les Ehpad, et pourrait faire un « effort de 13 milliards d’euros » pour la dette des hôpitaux, qui s’élève aujourd’hui à près de 30 milliards d’euros.