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Avec l'annonce de l'organisation du second tour des municipales le 28 juin prochain, les grandes manoeuvres ont repris à Marseille, en plein suspense depuis le premier tour.(Sipa)

Municipales : à Marseille, une campagne déjà brûlante

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Avec l'annonce de l'organisation du second tour des municipales le 28 juin prochain, les grandes manoeuvres ont repris à Marseille, en plein suspense depuis le premier tour. 

A Marseille, en météo comme en politique, ça chauffe souvent avec un temps d'avance. On a pu en avoir la preuve cette semaine avec un déconfinement électoral électrique, qui avait déjà commencé avant même l'annonce jeudi par le Premier ministre, Edouard Philippe, de l'organisation d'un second tour des municipales le 28 juin, dans les quelque 5.000 communes qui n'avaient pas élu leur maire le 15 mars. Il faut dire que ce premier tour avait laissé la deuxième ville de France en plein suspense : Le Printemps marseillais, la liste d'union de la gauche composée du PS, du PCF et de collectifs citoyens, avait créé une énorme surprise en arrivant en tête avec 23,4%.

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La liste devançait ainsi Martine Vassal (22,3%), la puissante patronne Les Républicains (LR) du département et de la Métropole, Stéphane Ravier (19,4%) du Rassemblement national (RN), et le sénateur LR dissident Bruno Gilles (10,6%). Parti seul après s'être vu refuser l 'investiture, ce dernier refuse toujours d'entrer dans le rang. "Il n'y aura pas de pourparlers avec l'équipe de Martine Vassal", annonçait-il vendredi.

En revanche, le sénateur disait être en contact, dans certains secteurs, avec le chef de file La République en marche (LREM), Yvon Berland, qui n'avait obtenu qu'un score médiocre (7,8%), et l 'ex-PS Samia Ghali (6,4%), très implantée dans les quartiers nord de la ville : "A Marseille, c'est comme ça, tout le monde parle avec tout le monde…", dit Bruno Gilles. Mais il n'a pas l'intention de parler avec les amis d'hier, comme Martine Vassal.

Un rapprochement avec les Verts?

Au RN, le sénateur Stéphane Ravier tente de relativiser des résultats très en deçà de ses espérances, y compris dans son fief du 7e secteur (13e et 14e arrondissements) : "Jusqu'à 40% de nos électeurs n'ont pas osé aller voter en raison des conditions sanitaires, estime-t-il. Il va falloir que nous les convainquions d'aller aux urnes." L 'élu décernait même un étonnant satisfecit à certains concurrents : "La gauche a réussi à ne pas se diviser. Plus jeune, plus déterminé, plus engagé aussi, sans doute après les effondrements de la rue d 'Aubagne, son électorat a moins craint d'aller voter malgré le contexte sanitaire."

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Et cet électorat pourrait encore s'élargir, dans la perspective d'un rapprochement avec les Verts, qui avaient fait sécession pour présenter leur propre liste. Cette semaine, le candidat EELV, Sébastien Barles, louait les qualités de la tête de liste du Printemps marseillais, Michèle Rubirola. Laquelle serait, selon lui, "la meilleure maire possible pour Marseille, une femme pour prendre soin de la ville, elle-même médecin, qui oeuvre dans les quartiers nord", vantait-il.

Une main tendue qui a ulcéré ses propres troupes, furieuses de cette prise de position qualifiée de "personnelle". Candidate du Printemps marseillais dans le 4e secteur (6e et 8e arrondissements) face à Martine Vassal, Olivia Fortin tempère : "Le changement est à portée de main. Sébastien Barles a envoyé un signal, mais il faut maintenant finaliser avec son camp. Des discussions sont prévues cette semaine."

A droite, remise du Covid-19 qu'elle avait contracté pendant la campagne, comme une partie de son équipe, Martine Vassal se veut rassurante dans la perspective d'un second tour : "Si l'on peut faire ses courses, si les plages et les restaurants rouvrent, si les conditions sanitaires se maintiennent, bien sûr, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas aller voter. Il faut que nos institutions se relancent. De toute façon, quoi qu'il arrive, le prochain maire de Marseille sera une femme." Mais laquelle?