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"ASKIP", le quotidien de 12 collégiens © Vincent Damourette/FTV

Série : le collège se la raconte dans "ASKIP", sur France 4

Des collégiens se voient confier une caméra pour raconter leur quotidien. Faux documentaire, vraie fiction, la série "Askip" est un aperçu drôle et touchant de ce que signifie avoir 13 ans en 2020.

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Savez-vous ce que signifie "Askip"? Expression très utilisée par les ados. C'est l'apocope de "à ce qu'il parait". Le poids de la rumeur est déjà dans le titre de cette série qui débarque sur France 4 ce lundi 25 (elle était déjà disponible sur Okoo, la plateforme pour enfants de France Télévisions). C'est un programme à destination des pré-ados. Autrement dit, je ne suis pas du tout la cible. Mais figurez-vous que je me suis passionnée pour ces gamins, moi qui n'ai plus 13 ans depuis un quart de siècle ! Il y a quelque chose de charmant à regarder un programme pour lequel on est trop vieux ou trop vieille. Une impression d'être entrée par effraction là où on n'est pas invitée. Pour peu que vous côtoyiez des ados dans la vraie vie, je peux vous assurer que cette série va vous aider à mieux les comprendre. 

Nous sommes au collège François Truffaut de Sète (avant la crise sanitaire, ça va sans dire). On va suivre, au fil des épisodes, la vie d'une classe à qui des documentaristes confient des caméras : les élèves doivent filmer leur quotidien. On se retrouve plongés dans leurs histoires amoureuses et amicales. Les complexes insurmontables, les interros, les fous rires, les récrés. Et comme souvent à cet âge-là, absolument aucune nuance.

Vrai-faux documentaire

Cette série est tournée à la manière d'un documentaire. Un peu comme "The Office", pour ceux qui connaissent cette série géniale : on était immergé dans la vie de bureau d'une entreprise, grâce à une équipe de tournage. C'est le même principe. Évidemment, il s'agit à 100% d'une fiction et pas d'un documentaire, mais ce dispositif ajoute une dose de réalisme, une impression d'assister à des scènes capturées sur le vif.

Le grand intérêt, c'est que l'arrivée de la caméra dans la vie du collège permet de réfléchir au pouvoir des images. A la façon dont elles peuvent être manipulées ou utilisées contre quelqu'un. Quand un élève de la classe humilie une camarade en la filmant en train de pleurer dans les toilettes, il est convaincu d'avoir ramené des "images fortes". Il comprend ensuite que montrer la réalité, ce n'est pas forcément tout montrer. 

Le scénario de cette série est très léger, drôle, décalé, mais il parvient aussi à glisser des choses intéressantes sur le harcèlement, sur le poids de la rumeur et du regard des autres, pour ces gosses qui ne sont pas encore des ados, mais plus des enfants. La réflexion sur les images porte en elle bien des enjeux. Avoir 13 ans en 2020. 

"Askip, le collège se la raconte". A partir de lundi 25 mai à 20h55 sur France 4, ou quand on le souhaite sur le site de France Télévisions.