https://cdn-media.rtl.fr/cache/MjtRXiaDMHUeFD_40uP5Mg/880v587-0/online/image/2020/0521/7800538157_olivier-veran-le-20-mai-2020.jpg
Olivier Véran, le 20 mai 2020Crédit : Ian LANGSDON / POOL / AFP

Réforme de l'hôpital : les principaux chantiers du "Ségur de la santé"

Tarification à l'acte, hausse des salaires, système centré sur le patient... Un "Ségur de la santé", qui s'ouvre ce lundi 25 mai, doit remettre à plat l'organisation du système de soins, à bout de souffle après plusieurs mois de combat contre le coronavirus.

by

Après la maladie, le gouvernement devra traiter une autre urgence dans les hôpitaux : l'organisation du système de santé. Plusieurs chantiers ont été promis pour améliorer la prise en charge des patients et les conditions de travail des soignants. Ce lundi 25 mai, Olivier Véran lance un "Ségur de la santé" pour remettre à plat le système hospitalier.

Emmanuel Macron a dit vouloir "mettre fin" à la "paupérisation" du personnel soignant. Il a promis qu'au-delà des primes annoncées, des hausses de salaire seront effectives. Les syndicats attendent cette décision depuis plusieurs années. Les infirmières et infirmiers notamment touchent 1.500 euros net en début de carrière, l'un des niveaux les plus faible de l'OCDE.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran a donné comme objectif d'atteindre un "niveau de rémunération" équivalent à la moyenne européenne, soit 300 euros de plus selon les syndicats. Ces augmentations doivent toucher à la fois les hôpitaux et les Ehpad. 

Temps de travail

Le ministre dit vouloir modifier l'organisation du temps de travail à l'hôpital, notamment "les carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage"Les syndicats sont attachés aux 35 heures, d'autant que des salariés n'ont pas pu accéder à la réduction du temps de travail, faute d'embauches.

La Fédération hospitalière de France appelle de ces voeux un "dispositif d'autonomie avancée" dans les hôpitaux qui leur permette de revenir sur les 35 heures. 

Ressources humaines

L'exécutif veut "mieux valoriser toutes les carrières, tous les métiers et développer de nouveaux parcours professionnels". Il s'agit de faciliter les "montées en compétences" pour renforcer l'attractivité des hôpitaux qui peinent à recruter et garder leurs salariés. Les syndicats dénoncent notamment des ressources humaines inadaptées.

"30 % des nouveaux diplômés abandonnent la profession" cinq ans après l'avoir intégré, souligne Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI. Des milliers de postes sont vacants dans les hôpitaux, entraînant des fermetures de lits et l'embauche d'intérimaires.

Une organisation "centrée sur le patient"

Olivier Véran a plaidé pour une nouvelle organisation "centrée sur le patient, sur son parcours", sans préciser de mesures concrètes. Un objectif pourtant : limiter la "suradministration" pour donner plus de poids aux médecins.

La tarification à l'activité est critiquée. Ce système fixe les ressources des hôpitaux selon les soins prodigués et risquent une course au volume au détriment de certains soins. Pendant 20 ans, 100.000 lits ont été supprimés dans les cliniques et hôpitaux, au profit de la médecine de ville. 

"Un plan massif d'investissement"

Emmanuel Macron avait promis un "plan massif d'investissement" après la crise. Il s'agit de renouveler le matériel des hôpitaux et des Ehpad, sans que le budget alloué ne soit précisé. 

La dette des hôpitaux atteint près de 30 milliards d'euros. Elle est au coeur des discussions entre l'exécutif et les fédérations hospitalières. Agnès Buzyn avait annoncé la reprise "massive" de 10 milliards d'euros de dette sur trois ans. Olivier Véran a lui évoqué 13 milliards d'euros.