La transhumance réveille le plateau de l’Aubrac

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Sans public, les aubracs ont quand même fait les belles en montant sur le plateau.
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La transhumance réveille le plateau de l’Aubrac

Transhumance confinée mais tradition respectée hier. Histoire de garder le moral en attendant les touristes.

Finalement l’Aubrac a retrouvé hier la transhumance d’antan. Celle authentique avant l’attrait touristique. "Je n’ai pas donné de consigne. Il n’y a pas de fête mais la tradition demeure. Il faut rester sage. C’est la responsabilité de chacun comme d’aller à la pêche. Les règles sont les mêmes pour tout le monde alors quand des gens vont en famille dans les centres commerciaux, là, ce n’est pas le bon sens", glisse, un brin amer mais lucide, Serge Niel, président de l’association Traditions en Aubrac. La tradition fut donc respectée hier et le plateau de l’Aubrac n’est pas resté orphelin de sa transhumance. Une poignée d’éleveurs, certains partis la veille de Saint-Geniez, ont accompagné les belles aux yeux noirs.

Vague d’annulations

Une carte postale et une douce quiétude qui ne masquent pas la perte économique pour le plateau de l’Aubrac déserté. "Le mois de mai représente un tiers de l’année, et comme c’est limité à 100 km, tu as personne !" résume Thierry Noguero, propriétaire de l’écologîte Sarbonnel à Saint-Chély-d’Aubrac sur le chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Un chemin qui a certes rouvert mais piétiné surtout par les fleurs… "La malle postale n’a pas repris pour porter les bagages des marcheurs donc c’est aussi un frein. Nous avons des vagues d’annulation de groupes, y compris de septembre, qui reportent à 2021. On ne sait pas comment faire non plus avec le gîte de la tour des Anglais. Du coup, on se pose plein de questions. Nous resterons ouverts toute l’année et non de façon saisonnière mais cela ne compensera pas le manque avec la capacité divisée de moitié et les charges", souligne Marie-Claude David, à la tête de l’hôtel-restaurant de la Dômerie d’Aubrac, qui a réaménagé sa salle de 80 m2 pour accueillir vingt-cinq personnes. Pour l’heure, un couple a réservé pour la fête des mères le 7 juin…

Quant à la Maison de l’Aubrac, vitrine touristique du plateau qui avait accueilli 100 000 personnes l’an dernier, celle-ci est toujours fermée (lire ci-contre, NDLR).

Reste aux locaux de pouvoir arpenter l’Aubrac à la journée. À l’image des randonnées proposées pendant ce week-end de l’Ascension par les accompagnateurs en montagne. Tout comme ceux, hier, qui ont vu passer les vaches filant sur le plateau. Sous un beau soleil, avec l’espoir de retrouver goût à la fête en 2021.

André Valadier : "Le projet de l’Aubrac menacé"

"Le projet de l’Aubrac menacé par une panne de la planète", déclare André Valadier, président du parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac face à la crise sanitaire du coronavirus. À l’image des animations annulées : Nuit des Burons, Fête de la montagne, L’échappée verte, le PNR n’est pas à la fête. "Cela casse l’élan du PNR alors que le tourisme est un enjeu majeur. Mais le PNR n’est pas en péril. Au contraire, il est une réponse à la proximité, aux circuits courts et manger local, à la remise en valeur du territoire."

Cette crise a aussi une incidence sur la gouvernance, en attendant la suite des élections municipales. "J’avais accepté de finir la deuxième mi-temps des prolongations mais pas la séance des tirs au but", métaphorise André Valadier pour garder le sourire et l’optimisme. Et de conclure : "Ce que je souhaite c’est que la présidence reste localisée avec un élu de terrain issu du parc." Quant au nom de Vincent Alazard, maire de Laguiole qui circulait dans les tuyaux, il n’en serait pas d’actualité selon André Valadier.

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