Bonus, prime à la conversion... Le secteur automobile attend avec impatience le plan de relance

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Les concessions automobiles attendent les mesures gouvernementales de relance. / ILLUSTRATION MAXPPPILLUSTRATION MAXPPP / RICHARD MOUILLAUD

Emmanuel Macron va annoncer, mardi 26 mai, un lot de mesures pour dynamiser les ventes. L'objectif : sauver l'industrie automobile française, constructeurs, équipementiers et distributeurs.

Le secteur de l’automobile, l’un des plus touchés par la crise sanitaire du coronavirus, attend avec une certaine impatience les mesures de soutien que devrait annoncer mardi 26 mai Emmanuel Macron.

Des ventes qui ont plongé

Il s’agit d’un plan de relance en faveur d’une filière qui a vu ses ventes plonger avec le confinement et la fermeture des usines, mais surtout des concessions automobiles sur le territoire national.

Fin avril, le Centre national des professions automobiles (CNPA) avait rendu public les résultats d’une enquête réalisée auprès des 5 000 entreprises. Il s’agissait de "mesurer leur situation économique, faire un état des lieux des dispositifs d’accompagnement économique auxquels elles ont recours, et leurs attentes dans le cadre d’un plan de relance de l’activité". Résultat : pour les secteurs de la vente et de l’après-vente automobile, la baisse d’activités est respectivement de 66,5 % et de 85 %. Le 18 mai, une nouvelle enquête affirmait que "30 % des entreprises des services de l’automobile étaient en risque de faillite".

Tous les véhicules devraient être concernés

Selon des informations fournies ce week-end par Le Parisien Aujourd’hui en France et Les Échos, le président de la République devrait annoncer un certain nombre de mesures, applicables dès le début du mois de juin. Elles concerneraient aussi bien les voitures à moteur thermique, que les voitures hybrides et électriques. Pour les véhicules 100 % électriques, le bonus passerait ainsi de 6 000 € à 8 000 €. Le plan de relance intègre également les véhicules destinés aux flottes d’entreprises.

En milieu de semaine dernière, Francis Bartholomé, président du CNPA, estimait qu’une "relance massive du secteur ne serait pas possible si l’aide est réservée aux véhicules électriques et hybrides rechargeables". Le 20 mai dernier, le CNPA dévoilait ses propositions pour une relance "rapide et massive" de la filière automobile.

Refonte de la prime à la conversion

Parmi les propositions : une prolongation du dispositif de chômage partiel et des mesures d’urgence au-delà du 1er juin, jusqu’à l’automne ; une refonte de la prime à la conversion, afin de "stimuler la demande des ménages et d’écouler les stocks de véhicules récents". Aujourd’hui, les stocks de véhicules immobilisés chez les concessionnaires représentent 10 milliards d’euros.

Les concessionnaires automobiles souffrent. Même si, comme le rappelait dans nos colonnes début mai François Raguin, président du CNPA pour la région Occitanie, "la trésorerie résiste grâce aux mesures de report des échéances sociales et fiscales". Mais cela risque de ne pas être suffisant. D’autant que Didier Chabrier, vice-président du CNPA et patron du groupe perpignanais Tressol-Chabrier, ne voit pas un retour à la normale "avant 2022". Ces préoccupations concernent également les équipementiers. Elles touchent notamment le site de l’allemand Bosch à Rodez, dans l’Aveyron.

En échange, des contreparties

Le soutien du gouvernement à la filière automobile devra être accompagné de contreparties. Dimanche, Élisabeth Borne, ministre des Transports, a déclaré que le plan devra être "l’occasion de faciliter l’achat de véhicules électriques par tous les Français et […] l’occasion d’aider encore davantage les Français, y compris les plus modestes, à changer de voiture pour passer à un véhicule plus propre". Elle a également estimé que Renault devra prendre des engagements sur l’emploi et l’activité en France en échange de son futur prêt garanti par l’État.