Comment a évolué la pandémie, deux semaines après le déconfinement ?
by MIDI LIBRELe 11 mai, le gouvernement allégeait les mesures de confinement. Quel bilan peut-on aujourd’hui tirer ?
C’était l’unité de mesure de l’épidémie définie dès la décision de confiner le pays. Deux semaines : c’était alors la durée d’apparition des symptômes liés à la Covid-19. C’est aussi la durée qui nous sépare désormais de la remise (progressive) en route du pays, le 11 mai dernier. La tentation est forte de dresser un premier bilan.
Les cas graves sont en diminution
Les motifs d’espoir, une denrée que recherche chaque Français, sont nombreux. Il y a tout d’abord les chiffres. Les cas graves sont en diminution, selon la Direction générale de la Santé : 1 665, samedi 23 mai, contre 2 132 une semaine auparavant. Le nombre de décès baisse aussi : 74 en fin de semaine, contre plus de 600, début avril.
"On n’a pas de signal inquiétant qui émerge", déclare Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l’unité des infections respiratoires à Santé publique France. Malgré la cinquantaine de foyers d’infection identifiés ces derniers jours, "aucune région ne suscite d’inquiétude".
Une "immunité croisée"
Il y a aussi ces observations, faites par des chercheurs américains dans la revue Cell, évoquant une "immunité croisée", qui permettrait, en partie, à la population d’être protégée contre le virus. De quoi s’agit-il ? L’expression est utilisée pour "désigner une immunité acquise lors d’une première infection et qui va protéger plus tard contre un autre agent infectieux", comme le notent nos confrères de France Info. Qu’il s’agisse d’un virus ou d’une bactérie.
Selon les chercheurs américains, 40 à 60 % de la population pourrait être immunisée contre le Covid-19 sans même y avoir été exposée. Si cette hypothèse se confirme, le Sars-CoV-2 n’aurait désormais plus beaucoup de monde à infecter.
20 % de la population aurait été touchée
Alors, bien sûr, il y a ces mises en garde concernant une possible seconde vague. "Le potentiel d’une deuxième vague est clairement là, il n’y a pas d’immunité de groupe", rappelle Daniel Lévy-Bruhl. Épidémiologiste à l’Inserm, Laurent Toubiana fait observer que l’épidémie "a déjà touché tous ceux qu’elle pouvait toucher. Elle ne repassera pas". Selon ses estimations, 20 % de la population a été touchée. Cela représente plus de 12 millions de Français.