Rabat : Un centre de recherche financé par les Emirats arabes unis ferme ses portes
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by La rédactionLe centre de recherche émirati «Mominoun Bila Houdoud (Croyants sans frontières)» a fermé son antenne à Rabat. «Des témoignages de certains salariés parlent bien d’une fermeture définitive et non d’une suspension», nous confie un expert marocain des mouvements islamistes ayant collaboré pendant deux années avec l’enseigne «culturelle» de 2013 à 2015.
«Les difficultés financières semblent avoir motivé cette décision. Le versement des salaires de la dizaine de fonctionnaires du bureau de Rabat accuse un retard d'un an», souligne-t-il.
«Des dysfonctionnements dans la gestion du centre de recherche ont précipité cette fermeture. Le projet est resté dans l'ensemble élitiste», ajoute notre interlocuteur.
L'argument de la crise financière peut-il expliquer à lui seul cette décision qui intervient au moment où les relations entre les Emirats arabes unis et le Maroc ne sont pas au beau fixe ? A Tunis, le bureau du centre de recherche n'a pas subi le même sort.
«Mominoun Bila Houdoud» avait ouvert ses portes à Rabat en 2013 avec l’ambition de faire face à l’influence de la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan et des Frères musulmans au royaume. Abou Dhabi n'a jamais accepté qu'une formation islamiste, le PJD, préside le gouvernement.
Le Maroc est depuis quelques années dans le viseur de centres de recherche financés par les monarchies du Golfe, tels Namaa à l’initiative du Saoudien Abdelaziz Al Matrafi, Nouhoud proche du Koweït ou encore Azmi Bechara proche du Qatara.